Heureux de retrouver ses coéquipiers, Danault se dit chanceux dans sa malchance

Les journalistes sont possiblement un mal nécessaire pour les joueurs du Canadien de Montréal, mais ce n’est pas Phillip Danault qui allait se plaindre de les voir attrouper près de son casier lundi, à Brossard. Leur présence signifiait qu’il avait franchi une nouvelle étape dans le processus menant à un retour au jeu qu’il attend avec impatience.

Presque un mois jour pour jour après les inquiétants moments qu’il a vécus après avoir été atteint derrière la tête par un tir de Zdeno Chara au Centre Bell, le patineur de Victoriaville a répondu aux questions des médias pendant environ dix minutes après la séance d’entraînement du Tricolore au Complexe sportif Bell.

En général, les mêlées de presse avec les joueurs du Canadien se tiennent dans les deux langues simultanément. Cette fois-ci, le centre de 24 ans l’a fait en deux temps, d’abord en français pendant presque six minutes, puis en anglais. Et il s’est prêté à ces exercices avec gentillesse, le sourire et même avec humour.

Danault est monté dans l’avion qui a quitté Montréal en après-midi en direction de Denver, où le Canadien affrontera l’Avalanche, mercredi, dans le premier de quatre matchs en une semaine. Sa présence à l’entraînement et dans l’avion ne garantit toutefois pas sa participation au duel contre l’Avalanche.

À ce sujet, Claude Julien a précisé que Danault n’avait pas encore reçu le feu vert des médecins pour participer à un match. Le principal intéressé a admis ne pas savoir s’il pourra prendre part à l’affrontement à Denver.

«L’équipe médicale a fait une bonne job, on est revenu à 100 pour cent. Ça va être au coach de décider. Il faut que je retrouve ma condition physique des matchs. Il ne faut pas que je sois trop essoufflé après un ou deux exercices.»

Pendant l’entraînement, lors duquel il a alterné avec Paul Byron au centre d’un trio que complétaient Max Pacioretty et Artturi Lehkonen, Danault a affiché beaucoup d’énergie.

«Sur la patinoire (lundi), ç’a allait très bien. Ça s’est bien passé au cours des derniers jours. J’ai vraiment hâte de revenir et de jouer avec l’équipe.»

Danault ne cachait pas sa joie de retrouver ses coéquipiers et de prendre part au premier voyage du Canadien à Las Vegas. Et ce n’est pas parce qu’il se morfondait chez lui, semble-t-il. Il a d’ailleurs pris le temps de souligner le soutien de sa conjointe pendant tout cet épisode.

«Le fait de renouer avec les coéquipiers, c’est très bon pour le moral. Heureusement, ma blonde m’a beaucoup aidé là-dedans, elle a pu me divertir un peu. Ça va faire du bien d’aller à l’étranger. C’est un voyage que tout le monde attend depuis le début de l’année. Je suis content d’en faire partie.»

Souvenirs limpides

Danault se souvient parfaitement de l’incident du 13 janvier qui l’a forcé à quitter la patinoire sur une civière, à passer une nuit à l’hôpital et quelque trois semaines sans pouvoir chausser les patins, le temps que se résorbent ses symptômes liés à une commotion cérébrale. Il se rappelle notamment du silence qui régnait dans le Centre Bell tout le temps qu’il était étendu dans la zone du Canadien, les soigneurs et un médecin à ses côtés.

Il a également revu le jeu et aujourd’hui, dans toute cette déveine, il sait qu’il a eu la chance de son côté. Quand il a revu l’incident, il dit avoir ressenti un choc.

«J’ai été chanceux. Ç’aurait pu être beaucoup pire. C’aurait pu être la mâchoire, j’aurais pu avoir des symptômes plus graves, je me considère chanceux de vous parler aujourd’hui et de pouvoir revenir avec l’équipe le plus rapidement possible.»

Dans les jours qui ont suivi, a indiqué Danault, il a eu un peu de difficulté à marcher à cause de sensations de vertige. Mais il dit n’avoir ressenti aucun autre inconvénient majeur. Et il ne semble pas inquiet de revivre un autre épisode du genre, un jour.

Par ailleurs, Danault s’est montré élogieux à l’endroit de Chara, tout comme il l’a été envers Patrice Bergeron. Au moment de l’incident, Chara et Bergeron étaient demeurés tout près de Danault pendant que celui-ci se trouvait étendu sur la patinoire, devant des spectateurs silencieux et soucieux. Plus tard, Chara et Bergeron lui ont envoyé des textos pour s’enquérir de son état de santé.

«Ça montre qu’ils sont des leaders, des légendes, des grands joueurs. On compétitionne sur la glace, mais quand il arrive des choses comme ça, tous les joueurs se serrent les coudes. C’était un geste de solidarité. Ils sont restés là pour moi. Chara, à six pieds neuf dans les airs, il était haut de la civière! J’apprécie vraiment son geste et j’ai beaucoup de respect pour lui.»

Danault a également eu de bons mots pour les partisans de l’équipe qui ont été nombreux à lui souhaiter un prompt rétablissement via les réseaux sociaux.

«Les fans sont incroyables. Je veux leur dire un gros merci, d’ailleurs. Ils m’ont montré beaucoup d’amour et je vais faire la même chose sur la patinoire. Je vais donner mon 100 pour cent sur la glace comme je l’ai toujours fait. La vague d’amour était vraiment spéciale.»