L’enseignement médical? Un «devoir» utile aux médecins… et aux patients

L’enseignement médical à l’Hôtel-Dieu d’Arthabaska a 40 ans. L’anniversaire se devait d’être souligné, estime Dr Charles Beaurivage, notamment parce que l’instigateur, Dr Claude Richard, est toujours actif… et à quelques mois de sa retraite.

En compagnie de Maxime Délisle, résident de l’Université de Sherbrooke, les docteurs Richard et Beaurivage se réjouissent des bénéfices qu’offre l’enseignement médical. Aux étudiants bien sûr, aux médecins, à l’institution qu’est l’hôpital et, par conséquent, à la population.

«C’est plus d’oreilles, plus de bras, plus de mains pour accueillir et toucher les patients», illustre le jeune docteur Délisle, l’un des 134 à faire sa résidence à l’Hôtel-Dieu au cours de la dernière année. Originaire de Sherbrooke, il aura passé un total de trois mois à Victoriaville.

«L’enseignement fait partie du bon patronage; c’est un devoir», a toujours cru le docteur Richard, lui qui a largement contribué à l’institutionnaliser en 1977, ayant réussi à obtenir l’affiliation avec l’Université de Sherbrooke.

«Pour obtenir l’affiliation, il nous fallait développer cinq spécialités», se souvient-il. Pendant près de dix ans, c’est lui qui a tenu la barre de l’enseignement médical toutes spécialités confondues.

Au cours des quinze dernières années, l’Hôtel-Dieu a accueilli 1800 stagiaires et résidents (majoritairement de l’Université de Sherbrooke). Ces étudiants se dispersent dans plusieurs spécialités : médecine interne, chirurgie, obstétrique-gynécologie, pédiatrie, orthopédie, psychiatrie, anesthésiologie, médecine de famille.

Responsable de l’enseignement médical depuis 20 ans, l’interniste Charles Beaurivage dit que le «compagnonnage» (une expression de son collègue, Dr Richard) entre médecin et étudiant prend la forme d’un «partage». L’étudiant amène les plus récentes connaissances au médecin, qui, en échange, lui fait profiter de son expérience. «L’enseignement me force à me tenir à jour; on apprend comme par osmose», dit le docteur Beaurivage, ajoutant qu’ainsi les médecins enrichissent leurs compétences.

Un lieu «chouchou»

Le docteur Délisle soutient que l’Hôtel-Dieu d’Arthabaska est considéré comme un lieu «chouchou» pour les stages parce qu’il offre justement la possibilité de faire «tandem» avec un médecin. «On se trouve à distance de bras du patron et on a ainsi plus de rétroaction sur nos interventions.» Il ajoute que parce que l’Hôtel-Dieu n’est pas un centre spécialisé, l’étudiant se confronte à toutes sortes de cas, d’un malaise bénin à une maladie grave. «Et on peut suivre le patient de sa prise en charge à l’urgence jusqu’à sa sortie, en passant, éventuellement, par son hospitalisation aux soins intensifs.»

Que l’Hôtel-Dieu soit une «école» pour les médecins favorise, par ailleurs, son pouvoir d’attraction de l’institution. Plus d’une centaine de nouveaux médecins ont été recrutés au cours des dix dernières années et de ce nombre, au moins trois sur quatre avaient effectué leur stage ou leur résidence entre les murs de l’hôpital.

Si le 40e anniversaire de l’enseignement médical devait être ponctué, c’est aussi, ne s’en cache pas, le docteur Richard, parce qu’«on se sent un peu perdus dans ce grand ensemble qu’est le CIUSSS qui s’étend de Parent à Kingsey Falls; on est en quête d’identité!». La fête a pour ainsi dire servi de point de ralliement, de repère et de motivation aux médecins d’Arthabaska et de L’Érable.

Une trentaine de personnes ont participé à la fête, dont le recteur de l’Université de Sherbrooke, Dr Pierre Cossette, le doyen de la Faculté de médecine et des sciences de la santé de l’Université de Sherbrooke, Dr Dominique Dorion, le vice-doyen aux études postdoctorales à la Faculté, Dr Matthieu Touchette, le co-directeur médical à l’enseignement, Dr André Poirier et le PDG du CIUSSS de la Mauricie et du Centre-du-Québec, Martin Beaumont.