Percée prometteuse dans le traitement du sida

Une fillette sud-africaine née infectée par le virus du sida fait échec à la maladie plus de huit ans après avoir cessé de prendre des médicaments contre le VIH — une nouvelle indication qu’un traitement anticipé peut engendrer une rémission qui, si elle perdure, équivaudrait à une forme de guérison.

Son cas a été décrit lundi à Paris, dans le cadre d’une conférence consacrée au sida. Les traitements actuels pour contrôler le VIH doivent être pris pour la vie. Un seul patient aurait été guéri — un homme qui a reçu une transplantation de moelle osseuse provenant d’un donneur qui jouissait d’une immunité naturelle au VIH.

De telles transplantations sont toutefois risquées et peu pratiques pour soigner les millions de personnes porteuses de la maladie. Des chercheurs essaient donc d’obtenir une rémission à long terme, qui survient quand le système immunitaire réussit à contrôler le VIH sans médicaments et même si le virus est encore présent.

La petite Sud-Africaine est le troisième enfant à atteindre une rémission à long terme dans la foulée d’un traitement agressif dès le début de l’infection. Son traitement a commencé quand elle n’avait que deux mois et s’est arrêté 40 semaines plus tard. Des tests réalisés quand elle avait neuf ans et demi ont détecté le virus dans certaines cellules immunitaires, mais le virus était incapable de se reproduire.

La fillette ne présente pas la mutation génique qui confère une résistance naturelle au VIH, et sa rémission est donc vraisemblablement attribuable au traitement hâtif, selon un expert américain.

Une étude lancée en 2014 cherche actuellement à déterminer si des nouveau-nés infectés par le VIH et traités moins de deux jours après leur naissance seront en mesure de contrôler le virus après la fin du traitement.