Santé mentale : une ressource unique implantée dans la région

C’était jour d’inauguration lundi pour l’équipe de la ressource de traitement et de réadaptation intensive pour les personnes présentant un trouble grave de santé mentale au Centre-du-Québec. L’occasion était d’autant plus significative puisque ce modèle est unique au Québec.

«Il n’y a rien de ce qu’on proposera ici qui se fait présentement ailleurs, c’est-à-dire totalement et complètement dans la communauté. C’est un projet très innovateur qui va être supporté par les meilleures pratiques du monde entier», a souligné Luc Gilbert, médecin-psychiatre responsable de cette nouvelle ressource située à la Ressource intermédiaire (RI) St-Charles à Drummondville.

Les balbutiements de ce projet remontent à 2014.

«Il y a ce qu’on appelle les unités de courte durée, comme l’aile psychiatrique à l’Hôpital Sainte-Croix, qui accueillent des gens déstabilisés ayant besoin d’un traitement intensif. Le séjour dure en moyenne une trentaine de jours, parfois jusqu’à 60 ou 90 jours selon le cas. Il y a également l’hospitalisation de longue durée qui était offerte au Centre régional de santé mentale à Shawinigan où les usagers y reçoivent des soins pendant plus d’un an. On a donc réalisé qu’entre les deux, il manquait un élément important pour les personnes pour qui la longue durée n’était pas appropriée, mais une certaine période de soins était encore nécessaire», explique André Sauvé, directeur adjoint aux services spécialisés en santé mentale au CIUSSS MCQ.

Il y aura là un gain de performance, selon les professionnels, alors que l’aile psychiatrique de l’hôpital pourra jouer sa vraie mission, soit de traiter uniquement les cas aigus. Inévitablement, cela viendra désengorger les lits.

Le rétablissement dans la communauté

La vision derrière ce projet novateur est le rétablissement et la réinsertion sociale des personnes présentant un trouble grave de santé mentale.

«Ce que l’on souhaite d’abord et avant tout c’est de permettre à nos usagers de se rétablir, de développer leur autonomie et de bâtir de nouveaux liens. Ainsi, ils seront invités à réaliser différentes tâches de la vie quotidienne, à participer à des activités offertes par les organismes communautaires de même qu’à s’impliquer dans la prise de décision liée à sa médication. La famille sera aussi interpellée», indique M. Sauvé.

«L’accompagnement des personnes se fera réellement dans une approche de milieu de vie et en aucun temps, on ne reproduira le modèle hospitalier ou institutionnel. L’usager se sentira chez lui et vivra des situations de la vie courante qui lui permettra de vivre dans la communauté après son passage», ajoute Steve Sawyer, infirmier clinicien.

La RI St-Charles accueillait déjà 22 usagers en gérontopsychiatrie. Le nouvel agrandissement est indépendant de la bâtisse déjà existante et offre un endroit accueillant comprenant un grand salon, une cuisine laboratoire, trois salles de bain et des chambres réparties sur deux étages. Le gîte, le couvert, les services de soutien, d’assistance et de surveillance requis sous la responsabilité clinique du CIUSSS MCQ sont aussi offerts. La capacité maximale est de huit personnes et la durée de séjour se situe entre trois et neuf mois.

De surcroît, une équipe multidisciplinaire sera en poste 24 heures sur 24.

Il est prévu que 25 usagers de Drummondville bénéficient annuellement des services des ressources de réadaptation intensive. Les trois premiers ont intégré ce milieu de vie aujourd’hui.