Le crime d’honneur pour «La dernière femme»

Le Victoriavillois Tarak Djian (Élie de son prénom) revient à la charge avec le lancement d’un deuxième roman en un peu plus de six mois. Cette fois, avec «La dernière femme», il aborde le délicat sujet du crime d’honneur.

L’Égyptien d’origine a déjà lu et vu des films sur cette épineuse vengeance qu’il a choisie comme trame de ce roman. «Je regardais ça comme observateur, mais le sujet, que je n’acceptais pas, m’interpellait. Je me demandais si on pouvait s’en sortir», a-t-il expliqué en entrevue.

C’est ainsi qu’il en est venu à intégrer ces crimes d’honneur, commis la plupart du temps au nom d’une religion aveuglante qui fait faire n’importe quoi, dans son roman. «Mais je ne condamne pas les gens de ces religions», précise-t-il en évitant de les nommer.

L’écrivain a également découvert, par ses recherches, que les crimes d’honneur avaient lieu dans différents pays, dont la Grèce. «Cela m’a amené à me demander s’ils étaient reliés à la religion ou aux coutumes», a-t-il ajouté.

Dans son livre, Tarak Djian a voulu présenter deux êtres, victimes de ces crimes qui se rencontrent. Deux cheminements bien différents qui toutefois se ressemblent à plusieurs égards.

En plus de nous faire voyager dans différents pays, l’histoire d’amour permet de découvrir des personnages attachants et des liens bien ficelés qui gardent un suspense tout au long de la lecture.

L’auteur a choisi des pays qu’il connait, qu’il a déjà visités. «Je suis même retourné en Égypte pour réviser les lieux touristiques inclus dans le livre», précise-t-il. Ce périple lui aura permis de visiter l’arrière-pays de son pays d’origine. Des villages typiques, des champs de canne à sucre, des arbres qu’on ne voit que lorsque les récoltes sont faites, bref une vision un peu différente de celle du voyageur traditionnel.

Il en résulte l’histoire de Mehdi, de Zahra et de Warda ainsi que celle d’Herbert, Kathy et de Yasmine. «Périples à travers des préjugés et des   dogmes religieux et des croyances simplement humaines qui entraînent des hommes et des femmes dans une croisade, les uns pour venger l’honneur familial, les autres pour affermir leur dignité personnelle», peut-on lire dans le résumé.

Pour Tarak Djian, l’écriture de ce deuxième roman (après On n’éteint pas le soleil) aura amené des moments de bonheur. «Je l’avais dans le sang. L’histoire venait à moi», se souvient-il. Et même si les sujets de ses deux romans sont bien différents, le préjugé reste le point commun. Dans le premier, il était question de préjugés face à l’apparence physique alors que dans le second, c’est celui d’appartenance à une religion qui est mis en lumière.

Bien heureux du résultat, Tarak Djian, qui est aussi éditeur (Les éditions Molière), a entamé des démarches pour qu’il soit publié en Europe. Il verrait aussi bien son histoire être traduite dans un film…

Le livre est disponible en librairie depuis quelques jours et sera lancé officiellement le mercredi 23 novembre dans le cadre d’un 5 à 7 au Gavroche de Victoriaville. Une autre rencontre avec l’auteur est prévue du côté du Farniente (encore de 5 à 7) le 6 décembre. Quelque chose est aussi au programme du côté de la bibliothèque Charles-Édouard-Mailhot avant Noël.

Un troisième

L’écrivain de 67 ans n’a pas de temps à perdre dans cette quatrième carrière qu’il a choisie (après avoir été enseignant, conseiller pédagogique, enseignant universitaire puis finalement écrivain). C’est pourquoi il annonce déjà un prochain livre qu’il est à écrire. Sans trop vouloir en dévoiler, il annonce toutefois qu’une partie de l’action se déroulera en Suisse (il sera question, bien entendu, du système bancaire).