Jordie Vézina Levasseur : bien intégrée dans le FIMAV

Elle en sera cette année à son 5e FIMAV et Jordie Vézina Levasseur, directrice des communications, s’est bien intégrée à son environnement de travail. Pourtant, elle n’avait jamais planifié se retrouver là, à travailler auprès de son père (directeur artistique et général) et de sa mère (direction administration).

Si ce n’est pas toujours facile d’être «la fille de…», Jordie a été en mesure de faire sa place et d’être appréciée pour ses capacités et ses connaissances. Bref, elle est parvenue à construire sa propre identité.

Lorsqu’elle est née, le FIMAV était déjà bien implanté et elle y a passé un peu de temps, notamment à assister à des concerts, mais également à titre de bénévole lorsqu’elle en a eu l’âge (tout comme ses deux frères).  C’était alors tout naturel qu’elle vienne y faire son stage de fin d’études en 2013 (BAC en animation et recherche culturelle). Et une chose en entraînant une autre, après la fin de ses études en 2014, elle est revenue à Victoriaville pour occuper le poste à temps plein. «Je n’avais pas pensé revenir, mais je savais que je voulais travailler dans l’événementiel ou le socio-culturel», a-t-elle confié.

D’entrée de jeu, lors de l’entrevue, Jordie a tenu à dire qu’ils sont maintenant trois de la nouvelle génération à faire leur place dans cet événement artistique reconnu à travers le monde. Outre elle-même, le FIMAV peut en effet compter sur Olivier Courtois (qui en sera à son 4e festival) et Marie-Andrée Fréchette (elle prépare son 3e). Cela permet de croire que la relève s’installe tranquillement, qu’elle prend sa place dans l’organisation. «Nous sommes une équipe de différentes générations. Ça permet de faire évoluer le produit», apprécie-t-elle.

Jordie, à titre de directrice des communications, voit à la recherche de commandites et aux communications il va sans dire (autant avec les partenaires, les médias que les artistes). Elle croit véritablement en l’événement auquel elle viendrait certainement comme cliente.

Et même si elle considère qu’il est un peu «spécial» de travailler avec ses parents et de relever directement de son père, elle apprécie son travail. «Ça n’a jamais été un problème. Ils sont très professionnels. Il a fallu délimiter une frontière qui fait que, depuis 2013, j’appelle mes parents par leur prénom.» Elle qui est aussi très «informatique» a dû adapter sa façon de travailler lors des réunions qui sont encore très «papiers» au FIMAV. «Ça fait en sorte que je me prépare davantage pour ces réunions qui sont finalement plus productives et efficaces. Ça me force à mieux connaître mes dossiers», a-t-elle découvert. Sa situation familiale n’a jamais nui à son travail et elle ne croit pas être mieux traitée parce qu’elle porte le nom de Vézina Levasseur. «Si je n’avais pas fait l’affaire, on ne m’aurait pas offert le poste. Je travaille de la même façon avec tout le monde et on a beaucoup de plaisir», précise-t-elle.

Une vie bien remplie

Grande amoureuse de musique, Jordie confie qu’elle achète encore beaucoup de CD de musique de différents genres. Mais elle note qu’elle connaît mieux la musique actuelle qu’elle apprécie davantage que la populaire. D’ailleurs, un des rares irritants pour elle à être installée à Victoriaville, c’est que ce n’est pas Montréal, une ville où elle adorait habiter. «J’ai beaucoup d’amis à Victoriaville, mais l’offre culturelle et la diversité des lieux ne sont pas les mêmes qu’à Montréal», a-t-elle remarqué.

Cela ne l’empêche pas de fréquenter les lieux culturels de Victo, comme le Carré 150 où elle va voir plusieurs spectacles, où l’Atoll où elle assiste à tous les événements qu’on y présente. «Je suis une grande consommatrice d’art. Ça a toujours fait partie de mon budget (même quand j’étais étudiante) d’acheter des billets et des CD. Et c’est important pour moi que les artistes reçoivent un bon cachet», ajoute-t-elle.

Elle aime également voyager au Canada et à l’extérieur afin d’assister à des festivals et s’en inspirer.

Sportive aussi à ses heures, elle continue de faire de la natation, du badminton, mais également de la randonnée en plein air. Sous ses airs discrets se cache une force tranquille qui n’hésite pas à s’affirmer, mais aussi à s’engager, à sa manière, notamment en politique. C’est une personne engagée dans toutes les sphères de son milieu.

Son travail vient compléter sa vie déjà bien occupée et lui permet de rencontrer des gens et faire connaître le Festival international de musique actuelle. «Ce que j’aime le plus, c’est de voir le produit final en salle ou dans les installations sonores après un an de travail», a-t-elle souligné.

Jordie apprécie aussi de voir, une semaine par année, Victoriaville vibrer au son du FIMAV, un événement artistique qui, selon elle, bénéficie de beaucoup de considération autant de la Ville que des partenaires. Son défi consiste alors à trouver des façons d’attirer les gens des grands centres ici afin de leur faire découvrir ce festival hors du commun.

Et l’avenir?

Lorsqu’on lui demande où elle se voit dans 10 ans d’ici, Jordie a de la difficulté à répondre. «Au début, j’y allais une année après l’autre. Aujourd’hui, je sais que je veux me rendre au 35e (en 2019)», lance-t-elle.

Pour ce qui est de prendre la relève de son père à la barre de la direction générale ou artistique, Jordie ne se voit pas dans ces sièges, souhaitant simplement évoluer dans le secteur des communications.

Elle est toutefois convaincue que le FIMAV est là pour rester et elle sait que dans 10 ans il sera toujours là, mais qu’il aura un peu changé. «Le FIMAV, ça reste une grande famille constituée de l’équipe, les artistes et le public. Une famille ouverte et inclusive.»