Vol à la bijouterie : deux individus condamnés au pénitencier

Deux des quatre individus, arrêtés relativement au vol à main armée commis le 7 mai 2014 à la bijouterie Création Marco du centre-ville de Victoriaville, ont réglé leur compte avec la justice et ont été condamnés au pénitencier. Les deux autres accusés subiront leur procès en janvier.

Devonte Anthony Blair et Berthland Da Costa ont enregistré, lundi midi, des plaidoyers de culpabilité à des accusations de complot en vue de commettre un vol qualifié, vol qualifié et possession d’une arme prohibée chargée.

Da Costa a aussi plaidé coupable à une accusation de bris de condition.

Le juge Jacques Lacoursière de la Cour du Québec a entériné la suggestion commune des parties en condamnant les accusés à cinq ans de pénitencier tout en retranchant les 23 mois de détention provisoire. Ainsi, Blair et Da Costa ont à purger 17 mois de pénitencier.

Les faits

La procureure aux poursuites criminelles et pénales, Me Ann Marie Prince, avant de présenter la suggestion commune, a exposé les faits se rapportant aux deux individus.

Deux jours avant le vol qualifié, les deux individus ont quitté l’Ontario à bord d’un véhicule loué. «Le 6 mai, ce véhicule a été vu près de la bijouterie Création Marco à Victoriaville. Le 7 mai, a relaté Me Prince, Blair et Da Costa ont fait irruption dans le commerce avec un revolver chargé. Blair tenait l’arme qu’il a pointée en direction des victimes, des commis. Da Costa, pour sa part, a brisé des présentoirs. Les deux ont ensuite quitté emportant avec eux de l’argent et des bijoux. Ils ont fui dans leur véhicule de location.»

Les bandits ont ensuite été interceptés, peu de temps après, sur l’autoroute 20 en direction Ouest. «Les deux accusés se trouvaient dans le véhicule dans lequel on a retrouvé l’argent, les bijoux et le revolver», a précisé la représentante du ministère public.

Les victimes, a aussi fait savoir Me Prince, ont été en mesure d’identifier les deux individus. «De plus, on a prélevé, dans la bijouterie, une goutte du sang de M. Da Costa», a-t-elle révélé.

Des observations

L’avocat de Devonte Anthony Blair a fait valoir que son client ne possédait aucun antécédent judiciaire, qu’il s’agissait de sa première arrestation par la police et que la consommation de stupéfiants avait mené au passage à l’acte. «Il a beaucoup de remords et a laissé derrière lui la consommation. Il prévoit retourner dans sa famille après sa peine et continuer ses études», a précisé le procureur.

Berthland Da Costa, pour sa part, a pris la parole, exprimant aussi ses remords et affirmant avoir agi sous l’influence de la drogue. «Je regrette le crime et les conséquences sur les victimes», a-t-il confié.

«Pour lui, c’est une lourde peine qui sera dissuasive. Pour une première peine de détention, je pense que la peine minimale est appropriée», a fait valoir son avocat Me Jean-Philippe Anctil.

En tenant compte des circonstances de l’infraction «bien expliquées» par les procureurs et de la situation personnelle des accusés, le juge Lacoursière a conclu que la suggestion proposée ne lui apparaissait pas déraisonnable.

«Comprenez bien que ce sont des crimes extrêmement graves, les plus sérieux après l’homicide involontaire. Vous aviez toute la vie devant vous, quelle mauvaise décision vous avez prise de vous lancer dans cette triste aventure», a souligné le magistrat indiquant qu’il fallait lancer le message à d’autres jeunes qui seraient tentés de faire comme vous qu’ils s’exposent à des peines sévères.

Le juge, en acceptant la peine suggérée, a considéré notamment le jeune âge des individus (18 et 19 ans) au moment des faits, leur absence d’antécédents. «Votre plaidoyer évite aussi aux victimes de devoir relater la mauvaise expérience vécue à cause de vous», a aussi souligné le président du Tribunal.

En plus de la peine de pénitencier, les deux individus doivent se soumettre à un prélèvement à des fins d’analyse génétique. Il leur sera également interdit de posséder des armes pendant une période de 10 ans.

Procès fixé

La seule femme du groupe des accusés, Latoya Samantha Galloway, et Jean-Paul Kewa Mutombo, pour leur part, subiront un procès devant la Cour du Québec au début de l’an prochain.

Trois semaines de procès ont été retenues. Ainsi, le procès s’échelonnera du 16 janvier au 3 février 2017.