«Je suis un gipsy-sédentaire-nomade-fuck-all» – William Deslauriers

William Deslauriers était là, en arrière-scène, à jaser avec une connaissance quelques minutes avant de monter sur scène lors du récent Show solidarité ORAPÉ. Ce n’était pas prévu à son agenda de réaliser une entrevue avec le www.lanouvelle.net, mais il a gentiment accepté de prendre quelques minutes de son temps pour répondre à nos questions.

«Je suis à toi dans cinq minutes man», a-t-il lancé.

Les cinq minutes se sont finalement transformées en 15 minutes.

Avant de répondre à nos questions, il a pris le temps d’avertir les quatre jeunes chanteuses de la polyvalente La Samare avec qui il allait monter sur scène qu’elles devaient attendre encore quelques minutes pour leur répétition.

Une fois installé dans un coin plus tranquille de l’arrière-scène, il balance qu’il a une grande gueule et qu’il jase beaucoup. Bière à la main, il glisse quelques mots sur son prochain album. «Je n’ai pas de date [de sortie] encore», dit-il.

Son troisième album, Le courant passe, est sorti en novembre 2015. «Un succès pour moi, c’est d’allumer quelque chose dans la tête ou dans le cœur de quelqu’un. Ce n’est pas nécessairement être numéro un dans une radio.»

Il ignore quand sortira ce quatrième opus, mais il sait qu’il y aura plusieurs pièces anglophones. «L’album va encore me ressembler et il sera plus en anglais parce que mon cœur est là», a fait savoir l’artiste qui a souligné être indépendant depuis ses deux derniers disques quant à sa boîte de production.

«Je joue dans mon jardin et pas dans celui des autres», dit-il fièrement.

Son ancienne boîte de production étant Production J. Bien conscient que dans ce milieu on peut être aimé, voire adulé, il sait aussi qu’il ne peut pas plaire à tout le monde.

«Je suis comme une recette au resto : ce n’est pas parce que ton plat n’est pas bon que le chef est de la merde. C’est que ce n’était pas à ton goût», a imagé l’ex-académicien.

Des inquiétudes

Heureux de pouvoir vivre de sa musique depuis quelques années, l’homme de 26 ans sait que tout peut s’arrêter.

«J’y pense tout le temps», a-t-il confié lorsque le www.lanouvelle.net lui a demandé s’il pensait que sa carrière pourrait un jour prendre fin. «Va-t-il mouiller lorsqu’il fait soleil ou encore est-ce que notre char va manquer de gaz. C’est toujours ça qu’on se pose comme question», a-t-il ajouté.

L’évolution de l’homme

Bien de l’eau a coulé sous les ponts depuis son passage à Star Académie en 2009 et il sait qu’il ne dégage plus la même image qu’il y a sept ans. On lui a d’ailleurs fait la remarque lors d’une récente entrevue qu’il a accordée à Radio-Canada.

«La fille m’a dit que j’avais beaucoup changé physiquement avec mon look et ma barbe. Je lui ai demandé si elle mettait les mêmes jeans qu’il y a 20 ans. Elle m’a dit que non», a raconté le Plessisvillois. «Le monde avance», dit-il philosophiquement. Comment se définit-il maintenant? «Je suis un gipsy-sédentaire-nomade-fuck-all», a-t-il répondu.

Amoureux de son patelin

Le sympathique chanteur a passé près de cinq ans dans la métropole et il n’a pas l’intention d’y vivre à nouveau.

«Je visitais un condo à Montréal qui coûtait 500 000 $ et le propriétaire a mentionné qu’il y avait un terrain de 10 par 10 en bas. Je lui ai répondu que chez nous, la pelouse on ne l’achetait pas, mais on la tondait. Trois semaines plus tard, je sacrais mon camp, car ce n’était pas mon monde.»

Depuis, il est de retour dans son patelin et il partage toujours sa vie avec celle qui l’accompagne depuis 11 ans maintenant. Le couple attend un enfant.