Desjardins et son projet de caisse mobile

C’est avec scepticisme et un certain amusement que j’ai pris connaissance du projet expérimental et peu médiatisé de Desjardins (http://www.journaldequebec.com/2016/06/20/desjardins-en-mouvement).

Ce projet consiste à donner, dans un autobus qui se déplacera de ville en ville, des services de guichet automatique dans les écoles et résidences pour personnes âgées. Aussi, l’unité mobile visitera les chantiers de construction pour le service d’approbation d’un prêt. M. Brunelle, chef de la stratégie d’innovation, affirme que c’est pour accommoder une certaine tranche de la population, pour rejoindre les membres par des moyens différents et dans un certain contexte pour pallier à une offre de services que les gens perdent… Tous les services étaient facilement accessibles aux membres avant la «merveilleuse» idée de fermer les caisses dans plusieurs régions.

S’il était encore de ce monde, un de mes oncles aurait affirmé avec humour «Desjardins s’en vient un peddler», soit marchand itinérant. Je ne crois pas que l’unité mobile soit en mesure de pallier avec satisfaction aux services que les gens ont perdus. L’unité mobile devra retourner tous les soirs à son port d’attache situé dans la région des basses Laurentides. Les distances à parcourir sont énormes. La logistique me semble compliquée étant tributaire de tellement d’impondérables. On a cru économiser en fermant de très nombreux points de services, mais quels seront les coûts d’aménagement d’un seul autobus, de son entretien et de ses déplacements qui se feront dans un rayon de trois heures de route de son port d’attache. Combien en faudrait-il pour répondre aux besoins?

Dans un monde idéal, les dirigeants des caisses Desjardins en viendraient à convenir que fermer beaucoup de caisses pour tenter de les remplacer totalement par les outils techniques est une grossière erreur comme l’ont martelé les membres a de très nombreuses reprises. C’est illusoire de croire qu’une personne est apte toute sa vie à utiliser les moyens modernes qui évoluent sans cesse. En prenant de l’âge, peu de personnes échappent aux pertes cognitives. Voilà pourquoi il était nécessaire de conserver les services que les membres ont toujours eus à proximité depuis la création du Mouvement Desjardins.

Certains aménagements des horaires et autres solutions proposées auraient pu être envisagés. Je ne doute pas de la compétence des dirigeants de Desjardins. Cependant, je suis persuadée que s’ils avaient été à l’écoute et avaient respecté le choix des membres, chacun aurait été gagnant à court et long terme.

Marielle Cyrenne

Victoriaville