Le jeu qui fait marcher et sortir les «gamers» est arrivé à Victo

LOISIRS. Ne vous surprenez pas de voir de plus en plus de jeunes dans les rues du centre-ville de Victoriaville. C’est que la fièvre de Pokémon Go est arrivée et plusieurs sont déjà à la chasse aux petites bestioles virtuelles.

Christopher Boisvert est un de ces chasseurs qui est devenu un mordu de ce jeu en réalité augmentée pour téléphone intelligent. Mardi matin, il avait chaussé ses espadrilles, son sac à dos et se promenait sur la rue Laurier à la recherche des personnages qui ont bercé son enfance. En entrant dans la Grange Fleury, à côté du Musée Laurier, il ne peut s’empêcher de lancer : «C’est un «poké-stop» ici», avant de repartir aussi rapidement.

Rencontré un peu plus loin, le jeune homme de 20 ans explique qu’il a téléchargé l’application (un .apk qu’il a obtenu d’une bonne source afin d’éviter les virus puisque la version officielle n’est pas encore disponible au Canada) la veille et a déjà atteint le niveau 5.

Pour lui et pour plusieurs «gamers», Pokémon Go est une véritable révolution du jeu vidéo. «Ça me permet de sortir dehors, de marcher et j’ai déjà rencontré une vingtaine de gars au centre-ville», explique-t-il avec enthousiasme.

En à peu près 12 heures, Christopher aura marché environ 5 km. On est loin du marathon, mais c’est beaucoup plus qu’habituellement. C’est qu’il a des œufs dans son jeu et il doit parcourir une certaine distance pour les faire évoluer et finalement leur permettre d’éclore. Et pas question de tricher en faisant le chemin en voiture. Le jeu détecte la vitesse et on ne peut aller à plus de 20 km/h, ce qui permet toutefois le vélo.

«Ce que j’aime, c’est que ce sont les Pokémon originaux qu’on doit capturer. Ça vient donc toucher les fans de la série télé, mais aussi une tranche de jeunes «gamers»», raconte-t-il en gardant les yeux sur son téléphone au cas où un Pokémon passerait dans les parages…

Ce qu’il apprécie particulièrement c’est qu’il sort dehors, marche dans les rues de sa ville, découvre même des lieux (un aspect éducatif), tout cela en s’amusant ferme. «Hier soir, nous étions une vingtaine à jouer au même endroit au centre-ville à se promener d’un «poké-stop» à l’autre», apprécie-t-il.

Avant, installé devant son ordinateur, il avait bien des contacts vocaux avec d’autres joueurs, mais ça se réduisait à «Il y en a un dans le coin, quelqu’un peut s’en occuper?» (en parlant d’ennemis virtuels à éliminer). Mais avec Pokémon Go, la situation change pour lui. Il a le goût de sortir à l’extérieur et de se promener pour en attraper. En marchant vers l’église Saint-Christophe, Christopher voit sur son téléphone qu’un «poké-stop». Celui-ci est finalement dans le cimetière, près d’un monument (il voit des photos des lieux sur son téléphone). Une fois le Pokémon capturé, il retourne vers l’église où se trouve une arène virtuelle et engage son premier combat… qu’il perd malheureusement.

«Ça permet de te mettre en forme et de rencontrer des gens que tu n’aurais pas connus autrement. Pokémon te sors de ton isolement», apprécie-t-il.

Ce n’est pas que Christophe est toujours devant son écran d’ordinateur. Il fréquente le cégep de Victoriaville (en informatique) et a un travail à temps partiel dans un restaurant. Mais en dehors de cela et avant ce jeu, il passait le reste de son temps chez lui à jouer à des jeux vidéo. Il profite maintenant de ses vacances pour marcher dans les rues de sa ville et chasser en même temps le Pokémon.

Pokémon Go est donc une révolution pour plusieurs jeunes qui se retrouvent à l’extérieur avec jeu qui détecte l’environnement du joueur et s’ajuste à ses déplacements. «Ça m’éloigne de l’ordi et ce n’est pas un jeu agressant ou négatif. Tout le monde attend donc la sortie officielle avec impatience», termine-t-il.