En tournée dans l’univers du Parminou… et de Michel Rivard

CULTURE. Théâtre de tournée, le Parminou a présenté une soirée cabaret à son image, aussi colorée que ses personnages, aussi diversifiée que les sujets qu’il aborde, promenant le public dans toutes sortes d’univers. Dans celui, entre autres de Michel Rivard qui, avec Gaétan Lehouillier, assurait la coprésidence d’honneur.

La scène du 23e cabaret-théâtre n’a pas reflété l’année un peu plus difficile qu’a connue le Parminou, le boycottage des activités scolaires ayant contribué à réduire le nombre de représentations annuelles.

Carl Lafontaine, directeur marketing et chargé de projets au Parminou, a indiqué que la coopérative théâtrale avait offert 257 représentations, une centaine de moins qu’à l’habitude.

La disparition de certains organismes régionaux, la réorganisation du réseau de la santé y sont également pour quelque chose, ayant éloigné du Parminou certains partenaires désireux de faire passer par le théâtre leurs messages de sensibilisation ou de prévention.

La participation même au cabaret théâtre, avec ses quelque 350 spectateurs, était aussi un peu à la baisse, procurant des revenus de quelque 42 000 $, 8000 $ de moins qu’à l’accoutumée. Carl Lafontaine dit que les gens sont hypersollicités, particulièrement à ce temps-ci de l’année.

Le Parminou, il le rappelle, tire 75% de son budget de 1,2 million $ de revenus autonomes, l’annuel cabaret-théâtre en faisant partie.

Généreux Michel Rivard

Mais ces considérations financières n’ont rien enlevé au spectacle multidisciplinaire qu’a présenté le Parminou sur l’immense scène du Colisée Desjardins. Un spectacle unique dans tous les sens du terme, «qui n’est joué qu’une fois», comme l’a fait valoir Hélène Desperrier.

Entre chacun des numéros du spectacle qu’a présenté le Parminou sur l’immense scène du Colisée Desjardins, la directrice artistique faisait un brin de causette avec l’auteur-compositeur-interprète, Michel Rivard qu’on pourrait aussi présenter comme acteur, comédien, improvisateur.

Hélène Desperrier a rappelé que leurs chemins s’étaient croisés dans les folles années 1970. «On frayait dans la même talle de jeunes idéalistes qui voulaient changer le monde», a rappelé Michel Rivard, un des fondateurs du groupe Beau Dommage (en 1972), le Parminou étant né en 1973.

Michel Rivard a été on ne peut plus généreux tout au long de la soirée, de son humour et de son talent, offrant au public l’un de ses classiques Le phoque en Alaska. C’est cette chanson qui a d’ailleurs inspiré le logo du 23e cabaret-théâtre, un phoque faisant tourner deux ballons minous sur son nez.

Avec le musicien Éric Goulet, il a également présenté une des pièces de nouveau disque Sept jours en mai qui amènera le groupe d’auteurs-compositeurs à Victoriaville le 28 octobre.

Toutes sortes de cordes

Le spectacle d’un peu plus de deux heures a fait vibrer toutes sortes de cordes au public, celles, entre autres, d’un instrument africain, le mvet du musicien Essouma.

Des talents d’ici, comme William Sévigny et Nicolas Gendron avaient leur place sur la scène, ce dernier ayant présenté un «bien-cuit» de Michel Rivard en le décrivant par le titre de ses chansons. L’ensemble de Francis Gaulin a assuré une constante présence musicale, installé au bas de la scène pour le plus grand plaisir de Rivard.

L’impressionnant mime André Clérin a «dirigé» l’improbable groupe de «rock» joué par des personnalités d’ici. On reconnaissait à peine sous leur perruque, les Alain Rayes, Carole Verreault, Jean Marcotte, Gaétan Lehouillier et Daniel Sicotte.

Le Quatuor Stomp a offert un spectaculaire numéro de cirque avec ses cordes à sauter.

La soirée vise aussi à faire connaître le travail et la mission du Parminou. Le public a eu droit à quelques extraits de pièces et, par le truchement de la vidéo, a pris la mesure des longues distances que parcourent ses équipes pour traiter de sujets aussi graves que l’intimidation, la maladie mentale, le suicide.