Un livre sur la mort… pour apprendre à vivre

LITTÉRATURE. Sujet oblige : le lancement du livre de Claude Raymond intitulé Autrement que comme une grande frayeur a été lancé le 14 avril à l’Aire de passage du centre Grégoire et Desrochers de Victoriaville. C’est que dans cet ouvrage, l’auteur a voulu traiter de la mort à sa façon et parler de la relation cordiale qu’il entretient avec elle.

«La mort m’apprend à vivre. Penser à la mort est de bon moyen de profiter de la vie», a-t-il mentionné lors du lancement tenu en présence d’une cinquantaine de personnes, notamment des bénévoles oeuvrant à la maison de fin de vie Marie-Pagé.

Le sujet s’y prêtant aussi, il a choisi de publier ce livre et d’offrir toutes les recettes à cette maison dans laquelle il a trouvé une partie de son inspiration grâce à son bénévolat des dernières années.

C’est aussi sa situation personnelle, ayant à vivre avec un diagnostic de cancer depuis quelques mois (dont il se rétablit actuellement), qui a motivé son écriture. Il a ainsi voulu partager ses observations, réflexions et interrogations face à la mort, mais aussi face à l’accompagnement des gens en fin de vie. Le tout avec sa plume, son regard et son expérience.

Un texte à la fois

Au départ, un premier texte envoyé à Nicole Cloutier, présidente de la Maison Marie-Pagé qui signe également la préface du livre, a aidé à faire germer l’idée de ce livre. D’autres textes ont suivi, assez finalement pour en faire un livre. «Je l’ai fait lire pour voir si ça valait la peine de le publier», a-t-il mentionné. Après avoir entendu les gens dire qu’il leur avait fait du bien, il a décidé de se lancer. Avec l’appui financier de Denis Desrochers (Grégoire et Desrochers) et de Bruno Fréchette (Absolu), il est en mesure de donner à la maison tout l’argent de la vente des 250 copies du livre (dont 210 sont déjà vendues).

Le livre aborde cinq volets : sa façon de voir les choses, ses expériences à Marie-Pagé, des gens inspirants vivant avec la maladie, une partie de son journal traitant de son cancer de la prostate et de l’humour pour compléter le tout.

Parce que pour Claude Raymond, la mort n’est pas une ennemie. C’est même une amie qu’il fréquente depuis toujours. «Elle ne m’a jamais effrayée, au contraire, j’aime en parler», explique-t-il dans son livre.

Rien de morbide non plus dans son écriture, mais plein d’espoir autant pour les personnes en fin de vie que celles qui les accompagnent.

Audacieux, apaisant et démystifiant sont les trois mots qu’utilise Denis Desrochers pour décrire le livre. Nicole Cloutier parle davantage d’un cadeau rempli des petits trésors qu’on a chacun en soi et qu’on découvre.

«Ce livre parle d’amour et de solidarité humaine, pas de mort», soutient l’auteur. D’ailleurs, même s’il a l’habitude de se torturer et se remettre en question dans sa vie, pour ce livre, exceptionnellement, il se dit content. «J’espère qu’il sera à la hauteur», termine-t-il.

Une réimpression de Autrement que comme une grande frayeur n’est pas exclue. Si les 250 copies sont vendues et que la demande est là, d’autres exemplaires pourraient être mis en vente. Et cette fois, Claude Raymond pourrait remettre les profits à un autre organisme qui lui tient à cœur et pour lequel il travaille présentement, Répit Jeunesse.