Le Parminou immortalise Jean-Guy Moreau

HOMMAGE. C’est en présence d’une trentaine de personnes et des enfants de Jean-Guy Moreau que le théâtre Parminou de Victoriaville a rendu un hommage posthume à l’imitateur en nommant la salle principale des lieux de son nom.

Michel Bernier et sa conjointe Marlène Rondeau sont à l’origine de cette reconnaissance. Ancien président de la corporation du Parminou, dont il a été président une vingtaine d’années, il a voulu donner à ce lieu de création pour témoigner de l’amitié de Jean-Guy Moreau pour le Parminou et ses acteurs, mais aussi pour inspirer tous ceux et celles qui auront à y travailler dorénavant.

Après avoir fait des démarches pour trouver un mécène qui offrirait 25 000 $ pour l’hommage, il a décidé de le faire lui-même. «Chaque fois que je vais mettre les pieds ici à partir de maintenant, je vais penser à lui», a-t-il exprimé en souriant. De voir que peu de choses ont été faites jusqu’à maintenant pour honorer Jean-Guy Moreau a été un autre incitatif.

M. Moreau, qui est décédé en 2012, était fidèle au Parminou depuis de nombreuses années. Il a à maintes reprises foulé les planches de la scène du cabaret théâtre en plus d’avoir été président d’honneur de la soirée-bénéfice. Et lorsqu’il n’agissait pas à un titre ou l’autre, il se faisait un devoir d’assister à la soirée. D’ailleurs, un montage vidéo a permis de se souvenir de ses nombreux passages à Victoriaville.

Pour le dévoilement de la plaque baptisant officiellement la salle Jean-Guy Moreau, le Parminou avait invité l’imitateur Pierre Verville. Ce dernier, originaire du défunt Arthabaska, était très ému de rendre hommage à celui qui l’a inspiré à devenir imitateur, celui qu’il considère comme le pionnier de l’imitation.

D’ailleurs, il avait amené avec lui une affiche que lui avait donnée Moreau lors de leur première rencontre, au Cinéma Laurier, en 1977. «J’ai commencé à faire des imitations quand j’avais 7 ou 8 ans, en écoutant des disques et reproduisant ce que j’entendais. Je ne savais pas que c’était un métier… jusqu’à ce que je voie Jean-Guy Moreau.» Au fil des ans, une belle amitié est née entre les deux imitateurs et, selon Pierre Verville, Moreau lui a toujours prodigué de bons conseils.

Les trois enfants de Jean-Guy Moreau, Véronique, Sophie et Antoine, ont aussi tenu à être sur place pour cet honneur rendu à leur papa. Ils ont indiqué avoir beaucoup entendu parler du Parminou par leur père et étaient bien contents de voir que c’est ce lieu qui a choisi de lui rendre cet hommage posthume. «Tout est parfait et ça lui ressemble», ont-ils soulevé.

Pour Jean-Guy Moreau, le rôle du Parminou dans la société était primordial. Il respectait et croyait véritablement en sa mission, comme l’a indiqué Hélène Desperrier, présidente et membre fondatrice du théâtre. Il était un ami de longue date du Parminou et c’est en 1999 qu’il a participé pour la première fois, à la demande de François Roux, au spectacle-bénéfice annuel. Il a été membre actif jusqu’à la fin, assistant même à la soirée quelques semaines avant son décès.

Comédien, imitateur, chansonnier, musicien, il était un homme d’une grande sensibilité et d’une générosité exceptionnelle. Tout le monde se souviendra de ses imitations légendaires du maire Jean Drapeau et de René Lévesque, pour ne nommer que celles-là.