Le Carré 150 invite la population à participer à une œuvre permanente

ARTS VISUELS. Tel que prescrit par la politique Intégration des arts à l’architecture à l’occasion de la construction d’un nouveau bâtiment bénéficiant d’une part de financement public, une œuvre d’art intègrera son espace d’ici l’automne.

Ce projet, inclus dans la confection de l’édifice, est évalué à moins de 1% de son coût total. Avec une enveloppe représentant 137 000 $, excluant les taxes, Diffusion Momentum a épluché de nombreux dossiers durant une année, méticuleusement déposés et vérifiés de manière rigoureuse par un jury.

«Il fallait un dossier clé en main et valider par d’autres experts dans différents domaines, a expliqué la directrice Roxanne Genest. Nous avons analysé les propositions envoyées par des artistes de partout au Québec.»

Au final, le choix du comité s’est arrêté sur l’artiste Claudie Gagnon. La Montréalaise d’origine proposera une œuvre avec des matières recyclées, sa marque de commerce.

L’artiste a opté pour les lunettes usagées, principalement pour ses verres. Le président du conseil d’administration de Diffusion Momentum, Guy Aubert, invite d’ailleurs la population à participer à l’œuvre avec un don de leurs vieilles montures afin d’utiliser les verres.

«Devenues inutilisables pour leur fonction principale, elles auront une deuxième vie en se joignant aux milliers de lentilles récupérées par l’artiste et serviront comme matière première à son œuvre d’art», a-t-il souligné.

Les Victoriavillois ont jusqu’au 3 juin pour apporter leurs anciennes lunettes dans les bacs prévus à cet effet dans le centre de diffusion. Les verres inutilisés seront remis par l’artiste à des organismes de charité, poursuivant sa mission de recyclage.

Un gigantesque lustre!

Par ailleurs, Claudie Gagnon a présenté un échantillon de sa création. Il s’agira d’un gigantesque lustre pesant près de 185 kilos et possédant un diamètre de 30 pieds. L’œuvre sera accrochée au plafond du piano nobile, situé à l’extrémité nord-est du bâtiment sur la rue Perreault.

Pour sa confection, l’artiste estime entre 15 000 et 20 000 le nombre de verres requis. «La pièce sera éclairée afin qu’on puisse l’admirer à toute heure du jour. Elle va se moduler avec le soleil ainsi que les saisons», a révélé celle qui espère créer un sentiment d’appartenance avec cette pièce avec le public et le Carré 150.

Afin de livrer la marchandise à temps, elle a déjà entrepris sa confection. Jusqu’à maintenant, 5000 lentilles ont été recueillies un peu partout dans la province, dont à Québec, Montréal et Ottawa. L’oeuvre sera présentée au public le 1er septembre.