Étêtage des arbres sur la route Saint-Albert à Warwick

Pour faire suite à l’article paru dans La Nouvelle Union dernièrement, je m’interroge sur les méthodes de coupe utilisées à la haie brise-vent longeant la route de Saint-Albert à Warwick.

Il s’avère que cette haie n’était pas si vieille (24 ans) et la bonne variété génétique reboisée à l’époque nous permettait d’espérer la voir pousser encore plusieurs années. On prétend dans les arguments de coupe qu’elle était fragile, qu’elle menaçait la sécurité des automobilistes et que la haie entravait les activités agricoles.

Considérant que les vents dominants ne sont pas en direction de la route et que ces arbres ne semblaient démontrer aucun signe de dépérissement apparent, la coupe partielle de certains arbres affaiblis aurait pu être envisagée au lieu d’une coupe totale, permettant ainsi de diminuer le «risque» et d’accroître la productivité des champs agricoles adjacents par une diminution de l’ombre sur ceux-ci. C’est d’autant plus dommage puisque l’on a fait beaucoup d’effort au cours des dernières années pour sensibiliser les agriculteurs sur l’importance des haies brise-vent dans les activités agricoles.

Comment expliquer également que certains arbres résiduels n’ont plus de tête? Une coupe de la sorte déclenche chez l’arbre, un mécanisme de survie qui provoque alors la formation de nouvelles pousses à croissance rapide. L’arbre devient alors plus vulnérable aux attaques des insectes et aux maladies. En grandissant, ces nouvelles pousses deviendront très fragiles, imprévisibles et très dangereuses. D’ailleurs, la ville de Victoriaville considère dans l’application de son règlement sur l’abattage d’arbre, que l’étêtage est illégal et qu’une sanction peut s’appliquer jusqu’à un montant minimal de 500 $ auquel s’ajoute un montant de 100 $ ou 200 $ par arbre.

Procéder à une coupe partielle des arbres affaiblis dans la haie brise-vent tout en dégageant les érables en sous-étage et faire des coupes préventives de certaines branches dangereuses (élagage) auraient été une approche beaucoup plus respectueuse de l’arbre. Une telle façon de faire aurait permis de maintenir les bénéfices apportés par la haie brise-vent, tant au niveau du paysage que des productions agricoles et aurait permis d’éviter d’avoir à reboiser de nouveau des arbres (tel que proposé dans le permis de coupe), qui rempliront la même fonction que ceux coupés.

Daniel St-Hilaire ing.f.

SNG Foresterie conseil inc.