Nos enfants et la cybercommunication

Le 9 février dernier, La Nouvelle Union et le Journal de Montréal nous apprenaient qu’un Plessisvillois de 31 ans, qui n’avait aucun antécédent judiciaire, avait clavardé pendant quelques semaines avec ce qu’il croyait être une ado de 13 ans, qui était en fait un policier.

La tournure des échanges est rapidement devenue sexuelle et cet homme a été arrêté lors de ce qui devait être leur premier rendez-vous. Durant la même période, des adolescentes en fugue sont recrutées par des gangs de rue pour devenir escortes, bien souvent via des sites Internet qui leur font miroiter la belle vie ou incitées par d’autres jeunes filles qui travaillent pour ces souteneurs.

La cyberpédophilie et la cyberintimidation sont des phénomènes nouveaux, dont la fréquence augmente dangereusement. Mettre l’ordinateur familial à la vue de tous et en limiter l’accès ne suffit plus avec les tablettes et les téléphones intelligents. Comment conscientiser nos enfants aux risques qui viennent avec ces formidables moyens de communiquer et d’acquérir des connaissances?

Les enfants en savent souvent plus que les parents dans ce domaine et il est facile pour eux d’avoir plus d’une adresse Internet, ainsi qu’utiliser ces appareils ailleurs qu’à la maison. Alors que faire?

Il n’y a malheureusement pas de solution miracle. Installer un logiciel de contrôle parental est recommandé, particulièrement pour les plus jeunes. Cependant, il est plus efficace d’aider notre enfant à développer son esprit critique par rapport à l’usage qu’il ou elle fait d’Internet; de lui demander de nous informer si il ou elle reçoit des images ou des messages dérangeants; de l’informer qu’il est fréquent que des personnes donnent de fausses identités; que beaucoup d’informations fausses circulent sur Internet et qu’on peut les utiliser pour piéger d’autres personnes. Il faut aussi leur parler des risques de donner des informations personnelles; de mettre en ligne des photos et des vidéos qui peuvent être détournés, truquées ou exploitées, ainsi que de rencontrer ces personnes qu’on croit connaître en secret et sans être accompagné-e.

Finalement, il est pertinent de se servir de l’actualité pour discuter avec nos jeunes de ce qui se passe afin de les mettre en garde simplement, sans dramatiser, et d’insister sur le fait qu’ils peuvent tout nous dire et compter sur nous. Si nous sommes troublés ou fâchés, il faut leur préciser que ce n’est pas contre eux. Il est aussi important qu’ils réalisent qu’il est sain qu’ils aient d’autres activités… que de passer tout leur temps libre en ligne!

Votre groupe Espace est là non seulement pour outiller les enfants, mais également les parents et l’ensemble de la communauté. Si vous vous posez des questions face à une situation ou vous ne savez comment réagir, n’hésitez pas à nous consulter, c’est gratuit et confidentiel : Espace Bois-Francs, (819) 752-9711.

Texte rédigé par Monique T. Giroux pour ESPACE Bois-Francs