Chute au Chêne : un décès de cause naturelle

RAPPORT. Une résidente du Centre d’hébergement du Chêne à Victoriaville, Jeannine Houde, 87 ans, qui avait chuté après avoir été poussée, est décédée de cause naturelle. Voilà la conclusion à laquelle en arrive le coroner Me Pierre Bélisle dans son rapport d’investigation rendu public, mercredi matin.

Le coroner indique que la dame a succombé à une bronchopneumonie, comme l’indique le pathologiste qui a pratiqué l’autopsie.

Mais le coroner Bélisle note que l’incident subi par l’octogénaire a pu avoir un impact. «Malgré les conclusions du pathologiste, écrit le coroner, nous pensons également que le stress engendré par la chute du 27 juillet 2014 et les blessures qui en ont découlé n’ont sûrement pas été sans effet néfaste sur la condition de santé déjà problématique de Mme Houde.»

Dans son rapport, Me Bélisle ne blâme pas le Centre d’hébergement, notant, entre autres, qu’un plan d’action a été rapidement instauré pour la résidente à l’origine des événements du 27 juillet, et ce, pour la protection des autres résidents.

«Dans cet événement, la carence de personnel n’est pas en cause, soutient le coroner. La soudaineté du geste d’agression est indiscutable et donc, pareille situation est difficilement prévisible.»

Le coroner note aussi que la dame, à son retour de l’hôpital, avait bénéficié de la mise en place d’un service de sécurité particulier jusqu’à ce que la résidente qui l’avait poussée ait été déplacée de département.

Me Bélisle a aussi pris connaissance du rapport de la commissaire aux plaintes à la qualité du service à la suite de la plainte adressée par les proches de la victime. «Le coroner comprend, souligne-t-il, que la gestion des personnes en perte d’autonomie qui présentent des problèmes cognitifs et de comportement n’est pas facile. Les responsables du Centre sont continuellement confrontés aux problèmes de contention médicamenteuse et/ou physique d’un résident au comportement perturbateur, d’une part, et à la sécurité et quiétude des autres résidents, d’autre part.»

Les circonstances

Le rapport du coroner Bélisle rappelle les faits survenus en juillet 2014. Dans l’après-midi du 27 juillet, vers 15 h 45, Jeannine Houde a été poussée par une autre résidente, provoquant une chute. L’octogénaire a subi des blessures, dont une fracture au bras droit.

À son retour au centre le 28 juillet après une hospitalisation, son état de santé s’est rapidement détérioré, ce qui a mené à son décès le 3 août à 8 h 45.

Le coroner a alors institué une enquête, assisté par les enquêteurs du Service régional d’enquête de la Sûreté du Québec de la Mauricie-Centre-du-Québec.

Une autopsie a aussi été pratiquée. Le pathologiste a notamment relevé chez la dame différentes blessures, dont une hémorragie sous-durale en formation, compatible avec la chute, mais cette hémorragie, selon lui, n’a pas causé le décès.

Le pathologiste, indique le coroner, a fait savoir que les lésions traumatiques subies par la dame, bien qu’impressionnantes en raison de leur étendue, ne permettent pas d’expliquer le décès. Il affirme que l’état de santé de l’octogénaire était déjà précaire

L’examen des poumons a montré une bronchopneumonie étendue et les signes d’emphysème.

Pour le pathologiste, la bronchopneumonie dont souffrait Mme Houde est suffisante en soi pour expliquer le décès. «De l’avis du pathologiste, reprend le coroner, le décès est attribuable à une bronchopneumonie chez une femme à la santé précaire.»