Les sages-femmes à l’hôpital… une entrée progressive

GROSSESSE. Le Centre intégré universitaire de santé et de services sociaux (CIUSSS) de la Mauricie-et-du-Centre-du-Québec devrait, progressivement, faire en sorte que les sages-femmes puissent travailler en toute autonomie jusque dans les hôpitaux de son territoire. Elles répondraient ainsi au vœu de ces femmes qui préfèrent accoucher dans cet environnement, plutôt qu’à leur résidence ou à la Maison de naissance La Rivière de Nicolet.

Tant le docteur Christian Vinette, directeur des services professionnels que Nathalie Garon, directrice du programme jeunesse-famille en donnent l’assurance.

«C’est d’ailleurs un vœu du ministère», souligne le docteur Vinette.

Actuellement, il n’y a qu’un hôpital – Sainte-Marie à Trois-Rivières – qui réserve une salle d’accouchement où la sage-femme peut assister une maman en toute autonomie, sans qu’un médecin la supervise.

«Il s’agit d’un projet-pilote pour lequel on a une analyse à faire», dit encore le docteur Vinette. Depuis le 1er avril dernier, cette salle n’a été utilisée qu’à cinq reprises, la grande majorité des accouchements survenus (114) en présence d’une sage-femme l’ont été au domicile de la maman ou encore à La Rivière, souligne Mme Garon.

Aucun autre hôpital du territoire n’ouvre ses salles d’accouchement aux sages-femmes. Certes, explique le docteur Vinette, à l’Hôtel-Dieu d’Arthabaska, par exemple, on a signé un protocole d’entente permettant, en cas de complication, de transférer une maman des mains d’une sage-femme à celles de l’équipe de soins d’un obstétricien. «Et bien sûr, que le protocole donne l’accès aux services de l’établissement, comme les laboratoires», signale Dr Vinette.

Sur le territoire de l’ancien CSSS d’Arthabaska-et-de-L’Érable, les femmes enceintes souhaitant être accompagnées par une sage-femme peuvent la rencontrer au CLSC Suzor-Côté. Depuis 2011, l’établissement a réservé l’espace d’un bureau de consultation. Cent soixante-quatre inscriptions ont été enregistrées depuis ce temps.

À moins d’un problème qui les obligerait à se rendre à l’hôpital, ces mamans accouchent à la maison ou à la maison de Nicolet.

Avant même la fusion des établissements pour créer le CSSS, ce sujet avait été abordé entre les directions de services professionnels, note encore le médecin. L’implantation d’une nouvelle gouvernance a mobilisé les autorités médicales, de sorte qu’au printemps 2016, on devrait pouvoir donner un autre tour de manivelle afin d’élargir l’offre de services à l’échelle de la région.

En disant que cette offre se déploiera de façon progressive, Nathalie Garon fait tout autant allusion au calendrier qu’aux territoires.