La proposition Aussant pour un Québec plus autonome

Lorsqu’une collectivité fait face à un problème, elle se demande si c’est le privé ou le gouvernement qui va s’en occuper. Il faut développer le réflexe de se dire : «Pourquoi on ne se prend pas en main. Pourquoi on ne crée une coopérative ou un OBNL pour régler nous-mêmes notre problème», soulève Jean-Martin Aussant, DG, Chantier de l’économie sociale.

«Ma génération et celles qui précédaient voulaient d’abord être millionnaires et ensuite philanthropes. On se mettait riche et on aidait les autres ensuite. Ce réflexe demeure, mais on voit de plus en plus de jeunes entrepreneurs combiner les deux tout de suite.»

Jean-Martin Aussant a eu plusieurs vies. Musicien. Actuaire. Économiste. Financier (Addenda Capital, Morgan Stanley). Politicien (député péquiste de Nicolet-Yamaska, fondateur d’Option nationale, protégé de Jacques Parizeau). De retour de Londres, après un exil de deux ans, il occupe le poste de dg du Chantier de l’économie solidaire. Je l’ai interviewé hier, à l’Esplanade (la maison des entrepreneurs sociaux) lors d’un 5 à 7 organisé par le pôle IDEOS de HEC Montréal. IDEOS est un laboratoire de recherche sur les organisations et entreprises à vocation sociales et communautaires. Hier, il a réuni des entrepreneurs sociaux et des diplômés MBA. Le but : se découvrir, s’apprivoiser et, peut-être, collaborer. Créer des ponts entre le privé et le collectif, pour un monde plus équilibré.

C’est beaucoup d’équilibre dont Jean-Martin Aussant a discuté avec Les Affaires.

Les trois piliers d’une société

«Une société équilibrée repose sur trois piliers égaux : le gouvernement, le privé et le collectif. Chacun doit être d’égale importance pour prévenir les glissements. Le secteur privé glisse vers l’avidité. Le gouvernement glisse vers l’aridité.»