Après la victoire, au tour de la constance

Il n’y a rien comme la victoire pour remettre un peu de pétulance au sein d’une formation sportive. Connaissant un lent début de saison, les Tigres ont mis un frein à une séquence de trois revers consécutifs, dimanche, à Chicoutimi. Les protégés de Bruce Richardson ont eu le meilleur sur Yanick Jean et les Saguenéens par le pointage de 4 à 1. Ce gain a porté à deux victoires et quatre revers la fiche des félins depuis l’ouverture de la campagne. L’entraîneur-chef cachait mal sa joie après cette sortie.

Les Victoriavillois ont disputé cette rencontre avec seulement dix attaquants. Samedi en soirée, Pascal Laberge a contacté Richardson pour lui signifier qui ne pourrait pas être en uniforme. Le décès d’un proche l’a forcé à regagner le domicile familial. Trop tard pour rappeler un joueur affilié, les Tigres ont composé avec un alignement réduit de dix attaquants et sept défenseurs, Mathieu Ayotte, blessé à l’épaule, et Gabriel Gagné, tout juste retranché du camp d’entraînement des Sénateurs d’Ottawa, n’étant pas disponibles.

De toute façon, à l’instar du duel de vendredi contre les Huskies de Rouyn-Noranda, Richardson a disputé la rencontre avec un banc raccourci. Félix Lauzon, Maxime Comtois, Marc Beckstead, Carl Marois, Mario Huber, Samuel Blais et le nouveau venu Kyle Tibbo, réclamé au ballotage au cours du week-end des Wildcats de Moncton, ont été abondamment utilisés, laissant peu de temps de glace pour les autres.

Richardson assure qu’il n’aurait pas surmené autant ses joueurs si le calendrier n’avait pas été propice à cette pratique. «Puisque nous ne jouions pas samedi, on a pu se le permettre», a-t-il expliqué. Cette stratégie, combinée au fait que les Saguenéens s’avèrent la plus jeune équipe de la Ligue de hockey junior majeur du Québec, a permis aux félins de renouer avec la victoire.

L’entraîneur-chef des Tigres a vanté au passage Olivier Tremblay, qui a su, tard dans la journée, qu’il obtiendrait le départ dans son patelin saguenéen. Richardson s’était refusé de dévoiler l’identité de son gardien de but partant dans la journée. «Je souhaitais les garder prêts. Je voulais aussi voir comment Olivier se comportait. On travaille beaucoup l’aspect mental dernièrement avec lui. Je voulais examiner sa façon d’agir dans la journée avant de prendre ma décision», a-t-il expliqué.

Et Tremblay, qui n’affiche pas des statistiques éloquentes depuis le début de la saison, a livré la marchandise, étant élu la première étoile de la rencontre. Il a repoussé 33 tirs.

«Il a joué comme on sait qu’il est capable. Olivier a été solide, particulièrement lors de deux cinq contre trois. Dans cette circonstance, le gardien se doit d’être le meilleur joueur sur la glace. C’est ce qu’il a fait», a-t-il commenté.

En fait, le pilote des Tigres s’est dit satisfait de la prestation de ses deux portiers au cours du week-end. James Povall, à l’issue d’une semaine d’entraînement concluante, s’est vu confier le filet vendredi. Dans une défaite de 3 à 1 contre les Huskies devant quelque 1700 personnes à l’Amphithéâtre Gilbert-Perreault, il a cédé trois fois sur 28 lancers. Povall, à l’instar de Tremblay, avait aussi éprouvé des ennuis depuis l’ouverture de la campagne.

«Je considère qu’on a joué deux bons matchs en fin de semaine. Les Huskies ont donné une leçon aux Cataractes ce soir (dimanche). Ils ont une très bonne équipe. Malgré tout, on les a limités à moins de 30 lancers», a-t-il lancé, faisant référence à la victoire de la formation de l’Abitibi par le pointage de 6 à 1 contre les Cataractes, dimanche.

Le pilote des Tigres, de surcroît, a souligné que les siens se défendaient en dépit de l’absence de plusieurs joueurs d’impact. Dans les circonstances, il s’est dit doublement satisfait de la réponse des siens. «Il manquait Ayotte, Gagné et Laberge à l’avant, ce qui n’est pas peu dire. Pas moins de 50% de notre alignement offensif avait 16 ou 17 ans avec les Lapierre, Huntington, Comtois, Lauzon et Calgaro, sans compter Tibbo (âgé de 19 ans), qui a dû voyager pour se joindre à nous», a-t-il relaté.

Une fois de plus, Tristan Pomerleau s’est avéré le général à la ligne bleue. Il a été utilisé à outrance, comme c’est le cas depuis le début de la saison. Le retour au jeu d’Anthony Gingras lui a néanmoins enlevé un peu de poids sur les épaules. Le vétéran de 20 ans a impressionné Richardson par son calme et son efficacité. «Avoir un gars comme lui sur la glace, ça calme la patente, comme on dit. Ça fait six mois qu’il n’avait pas disputé un match de hockey. Ça n’a pas paru. Il est l’un des joueurs les plus en forme au sein de notre équipe. Il connaît et accepte son rôle. Ça fait de lui un meilleur joueur», a-t-il vanté.

Si Richardson s’est montré enthousiaste après cette victoire, il a reconnu qu’un match ne faisait pas une saison. Loin d’estimer que la séquence difficile des siens est terminée en vertu de cette victoire, il croit plutôt que ses protégés seront évalués sur la constance qu’ils auront affichée à l’issue de la campagne. «Et les gars le savent. Je peux vous dire que c’est tranquille dans l’autobus présentement, a-t-il affirmé au retour de Chicoutimi vers Victoriaville. On sait que ce n’est qu’un match et qu’il faut maintenant répéter cette performance. On veut d’ailleurs faire mieux, jeudi (1er octobre), lors de notre prochain match», a-t-il ajouté.

Les Tigres accueilleront pour l’occasion les Islanders de Charlottetown, dès 19 h, eux qui ont savouré quatre victoires en six matchs depuis l’ouverture des hostilités dans la LHJMQ. Dès le lendemain, les Remparts de Québec seront de passage dans les Bois-Francs à la même heure. Puis, dimanche, ce sera au tour du Drakkar de Baie-Comeau de faire un arrêt au domicile des Tigres en après-midi.

Les attaquants de 20 ans Carl Marois et Marc Beckstead connaissent un lent début de saison. Or, dimanche, ils ont été davantage visibles, particulièrement Beckstead, qui a terminé la rencontre avec trois buts et un combat. «Je ne suis pas prêt à dire qu’ils connaissent un lent début de saison. En fait, c’est plutôt un problème collectif. Il n’y a pas qu’eux qui ont pris du temps à se mettre en marche», a défendu Richardson. Il reste qu’historiquement, dans la LHJMQ, les vétérans de 20 ans ont toujours eu une pression supplémentaire sur les épaules. Marois, en six matchs cette saison, a touché la cible à deux reprises. Il présente un différentiel de -5. Beckstead, avant d’inscrire son tour du chapeau dimanche, avait été limité à un but en cinq rencontres. ****** Les Tigres étant aux prises avec un problème flagrant de discipline en leurs rangs depuis le début de la saison, la situation s’est résorbée, le week-end dernier. L’entraînement punitif imposé pour cette raison par Bruce Richardson la semaine dernière semble avoir porté ses fruits. «L’arbitre, d’ailleurs, est venu me voir durant le match (face aux Saguenéens dimanche) pour me dire qu’il n’avait rencontré aucun problème avec les protèges cou ou les protecteurs buccaux. Les pénalités que nous avons écopées étaient liées au hockey. On a fait preuve de discipline», a lancé le pilote de la formation. ****** Certains joueurs ont vu peu d’action chez les Tigres au cours du week-end, le personnel d’entraîneurs optant pour la surutilisation des meilleurs effectifs afin d’accroître ses chances de renouer avec la victoire. Bruce Richardson a fait savoir qu’il n’aurait pas agi ainsi si son équipe avait disputé deux matchs en autant de jours. De surcroît, il a fait savoir qu’il souhaite faire preuve de patience avec les jeunes joueurs. C’est pourquoi il évite de les placer dans des situations délicates durant les matchs serrés. «On ne veut pas brûler les étapes. Tous ne peuvent pas assumer autant de responsabilités que Maxime Courtois, par exemple. Malgré ses 16 ans, il joue avec maturité. Comme troisième choix au total, on sait qu’il est capable d’en prendre», a-t-il expliqué. Le retour de Gabriel Gagné du camp des Sénateurs d’Ottawa permettra de replacer tout le monde sur la bonne chaise, selon l’entraîneur. ****** Devant l’inertie de l’attaque et l’absence prolongée de Mathieu Ayotte, les Tigres ont réclamé le vétéran de 19 ans Kyle Tibbo au ballotage, samedi. Il appartenait aux Wildcats de Moncton. «C’est un joueur polyvalent et dynamique doté d’un excellent coup de patin capable d’apporter une certaine touche offensive», a souligné le directeur général Daniel Fréchette. Tibbo est un joueur d’avant de 5’10 » et 185 livres. Choix de huitième ronde des Huskies de Rouyn-Noranda, le Néo-Écossais a inscrit 16 buts et récolté 14 passes en 76 matchs en carrière dans la LHJMQ. Il a été blanchi de la feuille de pointage à sa première sortie avec les Tigres dimanche. «Il a été incroyable», a soutenu Richardson.