Pour comprendre et s’éviter la psychose toxique

SANTÉ. Le mot «Psychose» s’imprime en grosses lettres sur l’affiche annonçant une soirée-conférence où il sera question de maladie mentale, de psychose… de psychose toxique surtout, celle induite par la consommation de drogues ou d’alcool. Prendront part à l’activité, l’humoriste Maxim Martin, le psychiatre victoriavillois Jean-Ianic Brethes et, par le truchement de la vidéo, une jeune femme, Alexandra, qui livrera son témoignage.

Pour souligner la Semaine de sensibilisation aux maladies mentales, la Coalition des intervenants en santé mentale s’est, cette fois, allié la collaboration d’Action Toxicomanie et de Domrémy Mauricie-Centre-du-Québec pour organiser cette soirée-conférence le mercredi 7 octobre à 18 h 30 à l’auditorium de l’École secondaire Le boisé de Victoriaville.

Préoccupée par le phénomène croissant des psychoses toxiques, la Coalition veut sensibiliser la population, s’attirer un large public à cette soirée du 7 octobre, a dit Judith Laurendeau de l’Association Le Pas.

D’Action Toxicomanie, Julie Berger cite le psychiatre de l’Hôtel-Dieu d’Arthabaska, Dr Brethes lorsqu’il observe que la problématique commence à ressembler en région à ce qu’on voit dans les grands centres.

Tant et tant qu’une clinique a été créée à Drummondville. «Même à Action Toxicomanie on voit de plus en plus de problèmes de santé mentale émerger de la consommation de cannabis.» Et c’est le cas pour des consommateurs de plus en plus jeunes.

La rage

La jeune Victoriavilloise Alexandra témoignera de sa douloureuse expérience, elle qui dit, maintenant, devoir dealer quotidiennement avec ses problèmes de santé mentale.

Elle parlera de sa consommation de drogues et des idées psychotiques qui l’ont fait délirer et se déconnecter de la réalité. Elle ne le savait pas alors, mais elle était prédisposée à se débattre avec ses idées psychotiques, ayant maintenant un diagnostic de schizoaffectivité.

Au cours de la soirée, on apprendra ce qu’est la psychose toxique – qui n’est pas une maladie en soi – mais dont les symptômes, délires et hallucinations, disparaissent lorsqu’on cesse la consommation.

Dans d’autres cas, comme dans celui d’Alexandra, la consommation de drogues a été un révélateur d’un problème de santé mentale déjà existant.

«Il peut être très complexe de déterminer avec certitude si des symptômes psychotiques apparus dans un contexte de consommation sont ceux d’une psychose toxique ou d’un problème de santé mentale sous-jacent», peut-on lire dans un texte signé par Hélène Marcaurelle résidente en psychiatrie et Didier Jutras-Aswad, psychiatre et chercheur au CHUM.

«C’est la rage!», a répondu tout de go la jeune femme de 24 ans lorsqu’on lui a demandé pourquoi elle avait accepté de se raconter. Parce qu’il y a de la discrimination, des préjugés à l’endroit de la maladie mentale, affirme-t-elle. Il est difficile de s’épanouir dans une société qui n’accepte pas d’ouvrir la porte à la différence, a-t-elle poursuivi. Elle veut aider, faire grandir, trop de gens sont «coincés», a souligné celle qui étudie en philosophie et travaille à La Manne.

Lise, sa grand-mère maternelle, participe au témoignage, ayant toujours été complice de sa petite-fille. La grand-maman a raconté qu’elle avait toujours entretenu un lien de confiance avec Alexandra, ce lien n’ayant jamais été rompu malgré les chemins tortueux qu’a empruntés la jeune femme… jusqu’à Vancouver et en Arizona. «C’était préoccupant pour moi de la voir changer, de savoir qu’elle n’allait pas bien. Je voulais rester proche, la comprendre, l’aider», dit la mamie.

Maxim Martin veut arriver tôt, à 18 h 30, pour prendre le temps de parler avec les gens qui le désirent.

On peut se procurer des billets (10 $) à L’Entrain (819 751-1922), à l’Association Le PAS (819 751-2842) ou à la porte de l’auditorium le soir de l’activité.