Les personnes trans dénoncent «l’inaction gouvernementale»

Plus de 200 personnes trans et alliés à leur cause ont marché hier après-midi dans le centre-ville de Montréal pour afficher leur fierté et réclamer l’adoption d’un cadre réglementaire censé limiter les discriminations à leur égard.

«Ce n’est pas rien qu’il y ait autant de personnes dans la rue, c’est vraiment marquant pour l’histoire des personnes trans, a affirmé Julie-Maude Beauchesne, présidente d’AlterHéros. Il y a 5 ou 10 ans, c’était impensable d’avoir des personnes ouvertement trans dans une manifestation. Ça démontre qu’il y a une évolution des mentalités, parce que les gens n’ont pas peur de perdre leur job le lendemain. Mais il reste encore beaucoup de travail à faire.»

Selon la plupart des personnes interrogées par Métro à la manifestation, de nombreuses personnes trans se heurtent encore à des obstacles pour que leur identité de genre soit reconnue. Elles dénoncent le fait que le ministère de la Justice du Québec tarde à déposer le projet de cadre réglementaire, qui facilitera les changements de mention de sexe sur leurs documents d’identité comme leur carte d’assurance maladie.

«L’an dernier, lors de la première marche pour les droits des personnes trans, nous demandions la fin des discriminations qui découlent de l’article 71 du Code civil. Depuis, rien n’a changé et nous devons faire une marche sur le même sujet», a déclaré Caroline Trottier-Gascon, porte-parole de l’événement, sous un tonnerre d’applaudissements.

L’article 71 du Code civil obligeait jusqu’à récemment les personnes trans à subir une chirurgie de changement de sexe. Le projet de loi 35, adopté en décembre 2013, annule cette obligation et prévoit que les nouvelles règles seront déterminées par un cadre réglementaire adopté subséquemment.