On tourne au Musée Laurier

VICTORIAVILLE. Le Musée Laurier de Victoriaville, cette résidence de style victorien que Wilfrid Laurier a fait construire en 1876, est devenu, le temps d’une journée, un plateau de tournage pour une équipe de CBC, la télé anglophone de Radio-Canada qui prépare une émission sur ce personnage historique, ce premier Canadien-français à devenir premier ministre du Canada en 1896.

«On m’a approché il y a environ six mois, raconte Richard Pedneault, directeur du Musée Laurier. CBC tourne une série sur de grands Canadiens et ils ont pensé à Wilfrid Laurier pour l’une des émissions. Il fallait planifier une journée parce que c’est plus difficile en pleine saison touristique.»

L’émission d’une demi-heure s’inscrit dans la série «Extraordinary Canadians». Il ne s’agit pas d’un documentaire en profondeur, mais plutôt d’une introduction aux personnages. «Cela s’adresse surtout à la jeunesse pour qu’elle découvre les personnages importants, comme Laurier», note M. Pedneault.

L’équipe de tournage s’est présentée tôt, jeudi, au Musée Laurier. «Ils ont tourné des images dans le salon et dans la bibliothèque à l’étage, de même qu’à l’église où Laurier avait un banc», précise le directeur.

En fin d’après-midi, l’équipe effectuait une entrevue avec André Pratte, l’éditorialiste en chef de La Presse et auteur d’un bouquin sur Laurier paru en 2011. «Dans ce livre, il aborde surtout l’aspect politique de l’homme. Il en dresse une très belle analyse, souligne Richard Pedneault. C’est un des meilleurs livres que j’ai lus sur Laurier.»

L’émission sur Sir Wilfrid Laurier doit être diffusée au printemps 2016. «Les responsables souhaitent une diffusion assez rapide puisque Laurier aura 175 ans l’an prochain», précise M. Pedneault

Le Musée Laurier, d’ailleurs, soulignera de façon marquée cet anniversaire. «On va y mettre la gomme», affirme le directeur.

Par ailleurs, l’Hôtel des postes célébrera ses 20 ans et proposera en exposition la collecte reçue en don.

On ne passera pas sous silence non plus l’anniversaire de Rodolphe Duguay, son 125e, ni les 150 ans du Canada en 2017.

Montagnes russes

Le Musée Laurier connaît actuellement une saison en dents de scie, en montagnes russes, observe Richard Pedneault. Certains jours, on enregistre un fort achalandage, d’autres un peu moins. «Avec le temps incertain, les visiteurs le sont aussi dans leurs déplacements», note-t-il.

Le directeur constate cependant une forte proportion, de l’ordre de 80% à 90%, de gens de l’extérieur, notamment d’Ottawa, de Sherbrooke, de la Colombie-Britannique et même du Cameroun.

En plus de l’exposition permanente Laurier et son temps, les visiteurs du Musée peuvent découvrir jusqu’au 15 novembre l’exposition L’éducation québécoise au temps des Laurier qui aborde différents thèmes, dont l’évolution du système scolaire québécois, les collèges classiques et la contribution des communautés religieuses à l’éducation.

Le Musée de l’Hôtel des postes, pour sa part, présente l’exposition permanente Il était une fois… un bureau des postes, mais également, jusqu’au 27 septembre, l’exposition Villes et villages du Québec vus par 50 artistes.

Un musée hanté?

À l’équipe de tournage, jeudi, qui éprouvait un certain problème d’éclairage, Richard Pedneault a blagué en disant qu’il s’agissait peut-être de «mauvais esprits».

Du même souffle, il a confié avoir passé, l’an dernier, une nuit au musée pour vérifier, avec certaines personnes, la présence ou non d’entités. «Je n’en ai jamais parlé», indique le directeur.

«Et cela n’a pas été concluant?», a-t-on questionné. «Bien, à certains moments, il y avait des trucs bizarres, mais est-ce à cause des esprits? God knows», a-t-il répondu.