Une passion sans limites qui séduit les amateurs de houblon

Le nombre de brasseurs amateurs augmente d’année en année. C’est du moins l’observation que fait Mathieu Morin, coprésident de l’Annuel des brasseurs amateurs québécois (LABAQ), un regroupement de brasseurs maison qui met en valeur le retour à l’artisanat et l’agrotourisme.

«La première année de notre concours de brassage, nous avions 70 personnes, comparativement à 150 la deuxième année. Cette année, on prévoit être 300 brasseurs amateurs. Depuis la création de notre organisation, on voit clairement qu’il y a un engouement, même sur nos réseaux sociaux», explique M. Morin.

C’est principalement le plaisir et la fierté qui attirent les brasseurs amateurs à se lancer dans la production de bière maison. «C’est comme en cuisine, lorsqu’on fait notre pain, par exemple, nous sommes fiers du résultat et nous en retirons une satisfaction. Pour faire notre bière, il faut être curieux et ne pas avoir peur d’essayer. C’est aussi souvent une façon de renouer avec les matières premières», partage Mathieu Morin.

«Parce que l’apprentissage se fait rapidement, ça devient comme une roue qui tourne. Chaque brassage nous apprend quelque chose et on veut ensuite le mettre en pratique la prochaine fois», poursuit-il.

Quiconque souhaite faire sa bière peut le faire, selon Mathieu Morin, un projet qui demande un budget variable selon l’ambition du brasseur : «On peut compter entre 100 $ et 150 $ pour l’achat d’équipement de départ si on veut faire de la bière à partir de mélanges. Par contre, si l’on souhaite brasser avec la technique tout grain, on peut prévoir entre 500 $ et 2000 $ pour l’équipement».

Principaux défis

La première chose à surveiller quand on brasse à la maison «est la propreté à chaque étape, soulève le coprésident de LABAQ. Il suffit qu’un microorganisme s’infiltre dans la bière pour entrer en compétition avec la levure et venir ruiner la recette. Ce ne sera jamais dangereux pour la santé, mais cela affectera le goût et engendra une perte d’argent en plus de beaucoup de temps et d’efforts perdus.»

Le deuxième défi est surtout de ne pas perdre la tête devant les milliers d’ingrédients et compositions possibles. «C’est comme cuisiner avec les épices. On peut facilement s’y perdre», ajoute M. Morin.

En pleine effervescence

Entre 2002 et 2012, le nombre de microbrasseries a plus que triplé au Québec, faisant passer leur nombre de 31 à 99, selon l’Association des microbrasseries du Québec (AMBQ). En novembre 2012, les 38 détenteurs de permis membres de l’AMBQ produisaient plus ou moins 90% des bières de microbrasserie au Québec. En mai 2015, on comptait 65 membres de l’association.

Brassage industriel, artisanal et amateur

Industriel : Un brasseur industriel mettra ses efforts sur la stabilité du produit et filtrera beaucoup afin que la bière reste stable longtemps, ce qui n’est pas le cas pour le brasseur artisanal ou amateur. De plus, il tentera de brasser la bière avec un minimum d’effort et de matière première pour un maximum de rendement.

Artisanal : Le brasseur artisanal recherche l’équilibre de son produit. Il ne compromettra pas la saveur et la qualité pour le coût, et n’utilisera pas de sirop ni d’essence. Le produit final est plus authentique et peu ou pas dilué avec de l’eau.

Amateur : Le brasseur amateur se soucie peu du coût de production puisque c’est pour sa propre consommation. L’élément rechercher est le goût et le plaisir de créer. Il peut brasser une bière maison qui serait impossible à faire pour les brasseries industrielles. Il crée souvent lui-même ses recettes.

Nouvelle tendance

Le yoga bière fait de plus en plus d’adeptes aux États-Unis. Il consiste à donner un cours de yoga à même une brasserie et de terminer la session par une dégustation de bière. Comme quoi toutes les déclinaisons sont possibles…