Stéphanie Beaudoin exprime ses regrets et remords

VICTORIAVILLE. Entreprenant son témoignage quelques minutes avant midi, mardi à l’occasion des représentations sur sentence, la Victoriavilloise Stéphanie Beaudoin, 22 ans, celle que l’on surnomme la «voleuse sexy», a offert ses excuses aux citoyens victimes de ses nombreuses introductions par effraction et vols.

«Je m’excuse sincèrement, a-t-elle dit. Je comprends l’inquiétude, la tristesse et la colère des citoyens quand ils ont constaté qu’ils avaient été cambriolés. Sur le coup, je ne voyais pas. Mais j’ai réfléchi et je comprends maintenant le mal et la gravité de mes gestes. Je regrette énormément.»

«Et qu’aimeriez-vous que les victimes fassent?», lui a demandé son avocat Me Denis Lavigne. «J’aimerais qu’ils me pardonnent», a répondu la jeune femme qui a reconnu sa culpabilité à une quarantaine d’introductions par effraction et vols, des délits survenus sur une période d’un mois et demi à l’été 2014.

Interrogée par Me Lavigne sur la médiatisation de toute cette affaire, Stéphanie Beaudoin a déploré un certain traitement médiatique qu’elle a parfois trouvé «irrespectueux» à son endroit et vis-à-vis des victimes. «Il était normal que les délits soient écrits. Mais certaines choses n’auraient pas dû être publiées. La médiatisation m’a atteinte. J’ai trouvé ça désastreux», a-t-elle souligné.

Stéphanie Beaudoin qui présenterait, selon elle, des traits de trouble de personnalité limite, a aussi fait état de ses démarches thérapeutiques et a admis son hospitalisation dans les années 2013-2014 pour une tentative de suicide. «J’ai trouvé maintenant les failles dans ma vie. Qu’on m’oblige ou non, je continuerai mes rencontres avec un psychologue. J’en fais ma priorité. Je sais ce que j’ai à régler», a indiqué la jeune femme inscrite en août prochain à une formation à Plessisville en esthétique.

Concernant les délits, la jeune Victoriavilloise affirme avoir commencé avec des complices mineurs qui commettaient déjà ce genre de délits. «L’un d’eux n’avait pas de permis, alors je conduisais au départ. Après, oui, j’ai rentré (dans les résidences), a-t-elle reconnu. Je suis l’adulte, je suis consciente à 100% de mes actes. On n’aurait pas dû agir ainsi. J’ai embarqué dans cette grosse connerie. J’ai commis une grosse erreur.»

Stéphanie Beaudoin a fait savoir qu’elle n’a rien revendu du matériel dérobé, qu’elle avait collaboré entièrement avec les policiers, répondant à toutes leurs questions. «J’ai tout avoué pour qu’ils n’aient pas besoin de chercher et pour régler le tout le plus tôt possible», a-t-elle noté.

Encore aujourd’hui, elle se demande comment elle a pu en arriver là. «J’y pense souvent, J’ai des remords, des regrets, j’éprouve de la honte, c’est atroce», a-t-elle déclaré.

Quant à la somme de 10 000 $ saisie par les policiers, Stéphanie Beaudoin aimerait qu’elle soit remise à un organisme comme Domrémy.

«Ce n’est pas important d’aider les victimes?», l’a questionnée le procureur de la poursuite Me Anthony Cotnoir. «Je sais que certaines victimes en ont mis plus. Moi, je sais ce qui a été volé. Le chiffre de 80 000 $ qu’on a évoqué, on est loin de là», a-t-elle d’abord répondu.

Puis, en réponse aux questions de Me Cotnoir, la jeune femme a indiqué son ouverture à rembourser les victimes si ses moyens le lui permettaient, si elle obtenait, par exemple, un bon contrat de photos. «C’est ma seule possibilité», a-t-elle affirmé.

À savoir si tout cela était la faute du complice de 17 ans, Stéphanie Beaudoin a répliqué qu’elle assumait la responsabilité de ses actes. «Je ne l’ai pas embarqué là-dedans. Je suis consciente de ce que j’ai fait. J’en ai commis des délits en son absence.»

L’audience a été suspendue pour le dîner. Elle reprend à 14 h.