Malgré la tourmente, la CSBF veut garder le cap sur l’élève

VICTORIAVILLE. Les nouvelles règles budgétaires imposées par Québec aux commissions scolaires pourraient avoir une incidence sur les petites écoles, celles dont la capacité d’accueil est loin d’être atteinte. La Commission scolaire des Bois-Francs (CSBF) ira, ces jours-ci, à la rencontre des élus municipaux pour faire état de la situation.

Présidente de la CSBF, Paulette S. Rancourt se refuse à dresser le portrait des petites écoles du territoire menacées par cette autre épée de Damoclès.

«Je ne veux pas créer de panique dans les différents milieux. D’autant que le projet de loi n’a pas même été déposé.»

Elle précise toutefois que le gouvernement du Québec pourrait retirer les subventions supplémentaires qu’il verse pour ces écoles dont la capacité d’accueil est loin d’atteindre 100%.

«Sur notre territoire, on dénombre 14 écoles de moins de 100 élèves. Il faut toutefois dire que la mesure, si elle s’applique, pourrait affecter certaines de ces écoles et d’autres, plus populeuses, qui ne sont pas pleines.»

Dans ce cas, comme face à d’autres mesures annoncées ou énoncées par le ministre François Blais, la présidente affirme qu’on «va se battre!». Pas une école ne sera fermée en septembre prochain, renchérit le directeur général, Daniel Sicotte.

Ces jours-ci, la CSBF travaille à absorber une nouvelle coupe de 2 millions $ afin d’adopter, au plus tard le 29 juin, un budget équilibré d’environ 140 millions $. «On veut faire en sorte que nos décisions aient le moins d’impact sur les services à l’élève», dit M. Sicotte.

Chaque retraite, chaque départ est analysé. On réorganise le travail, répartit les tâches de l’employé qu’on ne remplace pas. «Personne ne perd son travail, mais toutes les sphères d’emploi seront touchées», prévient le directeur général.

Plusieurs projets de modification au système scolaire ont été lancés ces dernières semaines dans les médias comme le retrait du pouvoir de taxation actuellement dévolu aux commissions scolaires, leur abolition même pour les remplacer par des conseils scolaires, la fin des élections scolaires.

Ces projets font tiquer les autorités de la CSBF.

D’abord la présidente qui dit que le gouvernement n’a même pas pris six mois à démolir la réforme qu’il avait lui-même mise en place, avec la réduction du nombre de commissaires, l’ajout de parents autour de la table et l’élection de la présidence au suffrage universel.

Certes, admet-elle, le taux de participation au scrutin scolaire était bien mince. «Il y a longtemps qu’à la Fédération, nous recommandons que les élections scolaires et municipales aient lieu simultanément. Et puis, Québec n’a investi que 35 000 $ en publicité pour inciter les électeurs à aller voter.»

Faire disparaître les commissions scolaires, poursuit-elle, c’est s’attaquer à un pan de la démocratie. «Cette structure de gouvernance fait encore ses preuves. Elle nous a permis de rester près de nos milieux, d’être imputables et équitables. Même si on tente d’évincer tant de gens de bonne volonté, pour qui l’éducation est une priorité, on ne jette pas la serviette. Parce qui si on le faisait, qui défendrait l’équité, qui questionnerait, informerait, égratignerait?»

Daniel Sicotte ajoute que ce modèle de gouvernance ne doit pas être si mauvais, recensant plusieurs «bons coups» en commençant par la hausse du taux de diplomation des élèves (79,7% obtiennent leur diplôme en sept ans), leurs résultats aux épreuves ministérielles, l’efficacité du système de transport scolaire (une note de 99,1%), les résultats des écoles d’ici au Défi santé, toutes ces infrastructures construites en partenariat avec les municipalités, etc.

«En dépit de tous les changements structuraux, on fait de bien belles affaires, dit M. Sicotte. Dans tout ce remue-ménage, on veut garder le cap en mettant le focus sur l’élève. La persévérance va prendre tout son sens.»