Pas si lourd le cahier de charges de l’Écoparc industriel

VICTORIAVILLE. Premier à s’installer dans l’Écoparc industriel, Hubert Blier, président fondateur de Planchers HB, espère qu’il aura bientôt des voisins. Et que ceux-là feront encore mieux que lui. Il affirme que pour qui se soucie d’environnement, les obligations de l’Écoparc industriel ne constituent pas une si lourde charge.

M. Blier a procédé à l’inauguration des nouvelles installations de son entreprise au 235, rue J.-Aurèle-Roux en présence du maire Alain Rayes, du député fédéral André Bellavance et de plusieurs invités, dont les gens de la Corporation de développement économique de Victoriaville et sa région et de la Corporation d’initiative industrielle de Victoriaville.

Le cahier de charges de l’Écoparc ne doit pas être si lourd, comme l’a observé l’entrepreneur, puisqu’il a fait plus que ce qui était exigé, installant un mur solaire pour préchauffer l’air qui entre dans le bâtiment. Il a également enfoui tous les fils électriques et de télécommunications.

Ayant investi quelque 700 000 $ pour sortir de la résidence familiale son entreprise de vente et de pose de couvre-planchers (Couvre-planchers Hubert Blier a été créée sous ce nom en 1999), il ne saurait dire combien son souci de l’environnement lui a coûté en plus.

L’enfouissement des fils n’était pas si onéreux alors que son entreprise est toute proche de la rue, a-t-il fait remarquer. Et puis aujourd’hui, plusieurs produits d’économie d’énergie, comme la robinetterie, ne coûtent pas plus cher.

Pour s’établir dans l’Écoparc, il faut surtout vouloir s’investir soi-même comme entrepreneur, affirme M. Blier. «Et ça demande du temps», a-t-il ajouté. Cela parce que toutes les entreprises appelées à se construire dans l’Écoparc doivent entreprendre la Démarche d2.

Il s’agit d’un service d’accompagnement visant à intégrer le développement durable (une trentaine de critères) dans la construction du bâtiment, son architecture, son aménagement extérieur, son environnement et même ses pratiques d’affaires. D’ailleurs, M. Blier dit que les employés de l’entreprise ont participé à façonner leur environnement de travail. «Cela fait aussi partie du développement durable.»

Président de la Corporation d’initiative industrielle de Victoriaville (CIIV), Gilles Lafontaine a salué l’«audace» d’Hubert Blier, premier entrepreneur à avoir osé le développement durable, a-t-il dit. «Après Hubert Reeves, Hubert Blier!», s’est exclamé M. Lafontaine.

Il espère que d’autres entrepreneurs choisissent de s’installer dans l’Écoparc, admettant qu’avec le ralentissement économique, il était plus difficile de vendre des terrains, là comme dans les autres parcs industriels de Victoriaville et de Sainte-Anne-du-Sault, a-t-il précisé.

Onze terrains sont disponibles dans cette première section de l’Écoparc industriel située tout au bout de la rue J.-Aurèle-Roux. M. Lafontaine espère qu’ils trouveront preneurs d’ici 2018, révélant qu’il y avait discussions en cours avec trois entreprises et que deux en étaient à l’étape de l’exploration.

Le maire Alain Rayes a rappelé que la création de l’Écoparc industriel avait été le premier projet que lui avait présenté le directeur général de la Corpo économique René Thivierge en 2009. Le maire et le commissaire Richard Croteau s’étaient rendus en France pour visiter des écoparcs ou technoparcs.

L’Écoparc industriel s’ajoute aux initiatives municipales et citoyennes de Victoriaville qui se veut toujours le berceau du développement durable, a indiqué le maire. Il a ajouté que pour créer l’Écoparc, la Ville avait aussi adopté de nouvelles pratiques. «On n’a pas voulu se contenter d’imposer des exigences aux entrepreneurs, on s’est aussi investi», a signalé le maire, parlant de la façon dont la Ville a construit la rue, installé les infrastructures et doté l’Écoparc d’une piste cyclable. Pas pour rien que chez Planchers HB, il y a une douche pour les employés qui voudraient s’entraîner sur la piste à l’heure du dîner.

À partir de juin, mais cette fois sur la chaîne RDI, un message promotionnel de l’Écoparc industriel de Victoriaville sera de nouveau diffusé, a annoncé Jacinthe Roy, conseillère en développement durable.