Manifestation contre l’allongement des délais d’immigration

Une quarantaine de personnes se sont rassemblées devant l’hôtel de ville de Montréal, samedi après-midi, pour dénoncer l’extension des délais d’immigration pour les conjoints de citoyens canadiens.

«En 2013, on était à 14 mois de délai de traitement pour la demande de résidence permanente, début 2014, c’était 16 mois et le 20 mars 2015, c’est passé à 27 mois», soutient l’organisatrice de la manifestation, Sabrina Rehel, dont le conjoint français, Jérémie Baheu, vient tout juste de recevoir son permis de travail.

Si, de son côté, il a eu la chance d’obtenir un permis de travail, ce n’est pas le cas de tous, même pour des travailleurs qualifiés. Anne Schumacher, qui était consultante en amélioration des équipements industriels en Belgique, a fait sa demande de résidence permanente en septembre 2013 et n’a toujours pas vu son statut régulé. «Ça veut dire pas de permis de conduire, pas de permis de travail, pas d’assurance maladie, confie-t-elle à Métro. Je n’ai pas la capacité de travailler au Canada. J’ai du boulot qui m’attend, mais je n’ai pas la capacité de postuler.»

Selon Mme Schumacher, Citoyenneté et Immigration Canada (CIC) fournit peu d’informations aux demandeurs du programme de parrainages de conjoints.

Aujourd’hui, à cause du délai, elle doit repasser des évaluations médicales, car les anciennes, faites au début de son processus d’immigration, ne sont plus valides. Anne Schumacher déplore également le manque d’humanité de CIC. «Il y a des mamans qui tombent enceinte sans protection sociale, des gens qui ne peuvent jamais rentrer chez eux», illustre-t-elle.