RREGOP : Un fonds d’appauvrissement garanti?

En cotisant au RREGOP , un employé des secteurs public et parapublic est assuré de perdre son pouvoir d’achat lors de la prise de sa retraite. Cela veut dire un appauvrissement systématique, continu et progressif.

Tout comme beaucoup de retraités d’aujourd’hui l’ont été dans le passé, les employés actifs sont peu préoccupés par leur fonds de retraite. Ces derniers font aveuglement confiance à leurs chefs syndicaux. « On verra cela le moment voulu » se disent-ils.

Rappelons-nous que, lors de la création du RREGOP en 1973, les représentants syndicaux recommandaient aux cotisants du RRE et du RRF d’adhérer massivement au RREGOP. La très grande majorité ont endossé aveuglément cette recommandation, pourtant dans de nombreux cas ce transfert s’est avéré très négatif. Les avantages du RRE et du RRF étaient nettement supérieurs à ceux du RREGOP. La surprise a été de taille à la prise de la retraite, mais il était hélas trop tard.

L’employé cotisant aujourd’hui à son fonds de retraite paie pour sa retraite de demain, tout comme le retraité actuel a cotisé dans le passé pour sa retraite d’aujourd’hui. Ces cotisations sont communément appelées salaire différé. Il est donc faux de prétendre que les employés actifs payent les rentes de retraite des retraités d’aujourd’hui.

Constitution d’un fonds de retraite

Selon la firme Russell Investments un fonds de retraite se constitue de la

façon suivante :

10% proviennent des cotisations versées au fonds de retraite durant la période précédant la retraite,

30% proviennent des rendements et de la plus-value du fonds avant la retraite,

60% proviennent des rendements et de la plus-value du fonds durant la retraite.

Le point de départ : les cotisations

Tout comme dans un REER les cotisations sont le point de départ pour s’assurer une retraite convenable. Encore faut-il cotiser régulièrement et pleinement ! C’est essentiel.

Depuis l’an 2000, on constate que de négociations en négociations des baisses de cotisation sont troquées contre des (prétendues) augmentations de salaire. Comment peut-on anticiper des rendements et une plus-value si on ne cotise pas selon les constats tels qu’énoncés par la firme Russell. Les représentants syndicaux espèrent-ils ainsi que les actifs de demain paieront effectivement les rentes de retraite des non-cotisants d’aujourd’hui?

Cette vision à court terme des représentants du front commun dans les présentes négociations pourrait-elle être qualifiée «d’art de se tirer dans le pied»?

Qu’on se le dise, le RREGOP dans sa forme actuelle, conduit inévitablement à :

une perte du pouvoir d’achat des retraités actuels et futurs,

un appauvrissement continu et systématique des cotisants d’aujourd’hui lors de leur prise de retraite,

un appauvrissement garanti et progressif.

La réalité, c’est cela.

Gaétan Morneau, retraité

372, rue Jean-Désy

Boucherville

450 641-9241