Une saison rocambolesque

VICTORIAVILLE. Bien malin celui qui aurait pu prédire pareil scénario chez les Tigres cette saison. À certains moments, la réalité a frôlé la fiction, si bien qu’on aurait parfois cru à un épisode de Lance et compte.

Après plus de dix ans de stabilité au sein de l’organisation, la campagne 2014-2015 aura été une période de grands bouleversements. Le début du règne de Johnny Izzi à la présidence de l’organisation n’aurait pas pu être plus tumultueux. Quelques semaines après son arrivée, Jérôme Mésonéro a quitté la direction générale pour se joindre à l’Avalanche du Colorado à titre de recruteur.

Yanick Jean, congédié de son poste d’entraîneur-chef quelques mois plus tôt, est alors revenu chez les Tigres au poste de… directeur général! Il est devenu, de surcroit, le patron de Bruce Richardson, son successeur derrière le banc.

En décembre, à la surprise générale, Jean a quitté les Tigres pour accepter les doubles fonctions avec les Saguenéens de Chicoutimi. Son départ a créé une commotion au sein de l’organisation. En voyage dans les Maritimes, Richardson a appris la nouvelle à la télévision alors qu’il regardait un match de hockey en soirée avec ses adjoints. Johnny Izzi, de son côté, assistait à la Fête des fêtes d’Alain-François au Colisée Desjardins lorsque la bombe est tombée.

À l’approche de la période critique des échanges, l’état-major des félins a dû agir rapidement pour trouver un successeur à Jean. Dès lors, Bruce Richardson et Daniel Fréchette ont manifesté leur vif intérêt pour le poste. C’est finalement l’entraîneur des gardiens de but des Tigres qui a obtenu l’emploi.

La situation s’est par la suite stabilisée. Yanick Jean avait déjà amorcé de sérieux pourparlers avec les Olympiques de Gatineau pour céder Yan-Pavel Laplante et Tommy Veilleux en retour du jeune surdoué de 16 ans Pascal Laberge. Fréchette n’a eu qu’à finaliser l’entente. Le nouveau directeur général a ensuite commencé à mouler une équipe à son image en faisant l’acquisition, entre autres, du gardien de but Olivier Tremblay.

Des Tigres surprenants, puis décevants

Sur la glace, les performances de l’équipe ont été en dents de scie. Au cours de la première moitié de la campagne, les félins ont surpris.

Initialement, la direction de l’équipe visait une place en séries. Plusieurs observateurs excluaient les Tigres des éliminatoires. Les performances surprenantes de l’équipe au cours de cette portion de la campagne ont gonflé, ni plus ni moins, les attentes des amateurs en vue du dernier droit. Or, ça a été beaucoup plus difficile après la pause des fêtes. Les Tigres ont multiplié les séries de revers. Ils ont glissé considérablement au classement général, pour prendre, au final, le 16e échelon, qui donne droit au dernier ticket pour participer aux séries.

«Il faut dire que notre division était très forte.Plusieurs équipes se sont améliorées durant la période des échanges. De notre côté, nous nous sommes rajeunis. Ça explique en grande partie notre baisse de régime», a soutenu Richardson.

Affrontant la meilleure formation au classement général lors du premier tour, les Tigres n’ont pas été de taille. Ils ont néanmoins joué à la hauteur des attentes du directeur général. «Mis à part le troisième match (défaite de 8 à 1 à l’Amphithéâtre Gilbert-Perreault), je suis fier de l’opposition offerte. Nos joueurs ont acquis une expérience inestimable», a-t-il fait savoir. Même son de cloche pour l’entraîneur, qui aurait néanmoins souhaité voir sa troupe savourer une ou deux victoires contre l’Océanic. «Mais cette équipe est la quatrième meilleure au Canada», a-t-il ajouté. Cette défaite en première ronde était prévisible. Tant Richardson que Fréchette y voient tout de même une expérience bénéfique. Ce bagage servira la saison prochaine, affirment-ils avec conviction.