La famiglia d’abord

Les Miceli tiennent racine de l’Italie, où les valeurs familiales sont la pierre d’assise culturelle depuis des siècles. Angelo Miceli a grandi à Montréal, entouré de ces mœurs du Vieux Continent.

Lorsqu’est venu le temps de prendre une décision quant à son avenir, en décembre dernier, lors de la période des transactions, l’attaquant de 20 ans avait peine à s’imaginer dans un autre uniforme. Il a donc fait savoir à la direction de l’équipe qu’il souhaitait compléter la campagne avec les félins.

Pourtant, Miceli aurait sans doute pu obtenir une meilleure chance de faire un bout de chemin en séries en changeant d’adresse. Les Tigres étant au cœur d’une reconstruction, il aurait accru considérablement ses chances de soulever la coupe du Président pour la première fois en joignant les rangs d’une équipe aspirante.

Or, son bagage culturel a pris le dessus. La famille a toujours primé sur tout. Et les Tigres, avec qui il avait disputé la totalité de son stage junior depuis l’âge de 16 ans, en faisait partie.

Même avec le recul, Miceli ne regrette pas sa décision. Balayé par l’Océanic de Rimouski au premier tour éliminatoire, le vétéran demeurait convaincu qu’il avait pris la bonne décision. Devant les journalistes, avec émotion, il n’avait que de bons mots à partager concernant son stage junior.

«Je suis très ému. La réaction de la foule en fin de match m’a touché droit au cœur. Ça démontre à quel point les gens de Victo sont attachés et à quel point je suis attaché à la ville. J’ai donné tout ce que j’avais pour les Tigres. On m’en a donné énormément en retour. C’est dommage que la saison se termine ainsi, mais je ne peux pas être plus fier de rester ici. Cette organisation m’a donné ma première chance. Elle m’a fourni les outils et la confiance nécessaire pour la prochaine étape, a-t-il affirmé.

Miceli aura été un rare joueur dans l’histoire des Tigres a avoir disputé la totalité de son stage junior au sein de l’organisation. En 277 matchs dans l’uniforme noir et jaune, il a inscrit 125 buts (dont des saisons de 36, 35 et 38 buts) et 168 passes.

Choix de troisième ronde des Tigres en 2010, Miceli a connu une éclosion à l’âge de 18 ans. Le joueur de centre a terminé sa dernière campagne avec un total de 96 points. Attaquant prolifique, il a joué un rôle clé dans l’intégration de Bruce Richardson cette saison. L’entraîneur n’a pas tari d’éloges envers lui. «Il a été la meilleure chose qui m’est arrivée pour ma première année dans la ligue. Il a joué son rôle de leader à merveille. Il a véhiculé le message et les valeurs que l’on voulait instauréer. Ça a été un honneur de l’avoir dirigé. On veut développer nos jeunes dans le même moule. C’est l’une des raisons pour lesquelles on trouvait important de le garder aux fêtes. Il laisse un bel héritage», a-t-il vanté.

Miceli lui a bien rendu la pareille, allant même jusqu’à dire que Richardson avait été le meilleur entraîneur qu’il avait eu, et ce, même si les deux individus ne se sont côtoyés que durant une saison.

«Les Tigres sont entre bonnes mains avec Bruce. Je l’ai beaucoup apprécié. Ça a été l’entraîneur qui m’a le plus marqué. En un an seulement, il a accompli un travail remarquable. Grâce à lui, je suis une meilleure personne aujourd’hui», a-t-il enchaîné.

Quant à l’avenir de l’équipe qu’il est contraint de délaisser, Miceli est convaincu qu’il est prometteur. Le plan de reconstruction des Tigres tient la route selon lui.

«On misait sur peu de joueurs qui ont été repêchés dans les premières rondes. On misait sur un groupe d’individus qui ont toujours dû prendre la voie la plus difficile pour atteindre leurs objectifs. Ça me rend très fier. C’est prometteur pour l’avenir», a-t-il partagé.

Parmi ses plus beaux souvenirs, Miceli parle de l’élimination surprise des Wildcats de Moncton il y a deux ans en première ronde. «On avait accompli quelque chose de très gros», s’est-il rappelé.

Le favori de la foule a fait son dernier tour de piste à l’Amphithéâtre Gilbert-Perreault sous des applaudissements nourris des amateurs et de ses coéquipiers. Avant de retraiter au vestiaire, une admiratrice lui a remis une affiche où l’on pouvait lire «grazie» (merci).

Miceli s’accordera maintenant une pause. Il souhaite faire le saut chez les professionnels la saison prochaine. Puisqu’il possède la double citoyenneté (canadienne et italienne), plusieurs portes pourraient s’ouvrir en sol européen.