Le projet de loi 20 ne règlera pas le problème d’accessibilité, croient deux médecins

Le projet de loi 20 défendu par le ministre de la Santé Gaétan Barrette ne règlera en rien le problème de l’accessibilité aux soins de première ligne, selon deux médecins de famille de la Rive-Sud de Montréal, qui ne croient pas en la pertinence de l’imposition de quota de patients aux médecins.

«Selon le projet de loi, aucun de mes collègues ne répondrait aux critères, expose la directrice de l’Unité de médecine familiale au CLSC Saint-Hubert, Dre Angèle Lamarre. On me demanderait d’avoir 1500 patients, ce n’est pas sensé. Avec 500 patients, je considère que je travaille vite. Et au bout de la deuxième visite, je peux les reconnaître, me rappeler de leur histoire.»

Travaillant plus d’une cinquantaine d’heures par semaine, Dre Lamarre avoue qu’elle ne maintenait pas ce rythme lorsque ses enfants étaient jeunes, ce qui lui fait dire que «ce projet de loi méprise les femmes».

Médecin coresponsable au groupe de médecine familiale (GMF) Marguerite D’Youville de Sainte-Julie, Dr Claude Rivard (photo) craint de son côté que le projet de loi 20 «ne mette la médecine généraliste à terre. Certains ont une pratique exemplaire, mais subiraient quand même une réduction de salaire de 30%. On a la perception que ce projet de loi est une coupe de salaire et que ça n’a rien à voir avec l’accessibilité».

De plus, les médecins étant payés à l’acte, ils sont déjà rémunérés à la hauteur du travail qu’ils exercent. «Un médecin qui décide de travailler deux jours par semaine, eh bien, il est payé pour deux jours par semaine. Une pénalité à cet égard n’est pas recevable.»