L’aquerelliste a toujours des ailes quand vient le temps de créer

VICTORIAVILLE. Les mois de janvier, février et mars sont des mois de production pour l’aquarelliste Hélène Charland. C’est qu’elle prépare des œuvres, représentant différents oiseaux pour la plupart, pour les nombreux événements auxquels elle assistera au cours de l’été, tant à titre d’artiste que de présidente d’honneur.

Récemment nommée membre signataire de l’Institut des arts figuratifs, l’artiste a donc trois autres lettres à ajouter à sa signature. En plus du «SCA» qui signifie son appartenance à la Société canadienne d’aquarelle, la voilà qui obtient une reconnaissance de plus. «C’est une preuve de travail rigoureux exécuté selon les règles de l’art», explique-t-elle bien installée chez elle, devant une grande toile représentant quelques outardes.

L’artiste est toujours aussi heureuse dans sa carrière d’aquarelliste. Elle n’hésite pas à aller plus loin, à tenter des choses qui, souvent, lui apportent de belles surprises. «Je pense toujours à ce que je vais peindre, à ce que je vais faire de nouveau pour être à la hauteur», confie-t-elle.

Il faut dire qu’elle bénéficie d’une belle reconnaissance du milieu artistique ce qui fait qu’on la demande de plus en plus à la présidence d’honneur de différents événements. Cet été d’ailleurs, elle sera présidente d’honneur du prestigieux Symposium des arts figuratifs de Baie-Comeau (du 23 au 29 juin). Pour elle, ce symposium est celui des grands noms. «La plus grande qualité d’artiste est passée par là et c’est pour moi un privilège d’y être», apprécie-t-elle.

Si ces rencontres artistiques sont exigeantes, autant physiquement que psychologiquement, elles représentent toutefois une super école. «Tu te retrouves à côté de ceux que tu admires», souligne Hélène.

Pour elle, la création passe encore et toujours par l’exploration, l’essai et les idées nouvelles. «J’ai besoin de créer, c’est tout. Et l’insécurité permet d’avancer, d’évoluer…», a-t-elle remarqué.

Malgré le fait qu’elle participe depuis plusieurs années à différents symposiums, elle avoue qu’elle trouve toujours des artistes qui la surprennent. Il y a des styles différents qui viennent la chercher. «Je vois aussi des jeunes qui sont intéressants et j’aime leur donner une chance. Il faut qu’ils prennent leur place», croit-elle.

On pourra aussi la voir comme invitée d’honneur du côté de L’Art à l’Académie, une activité artistique qui se déroule pour la troisième année du côté d’Inverness et qui est organisée par Mimi Verro. «Le lieu est magnifique et c’est l’occasion de mélanger le bronze et la peinture», apprécie-t-elle. Pour les gens de la région, c’est aussi une façon d’avoir accès à cette artiste qui sillonnera le Québec et d’autres provinces, tout au long de l’été. Parce qu’elle a à son agenda une vingtaine de sorties au cours de la belle saison.

Elle a également accepté la présidence d’honneur de l’événement artistique qui se tiendra, les 7, 8 et 9 août, du côté du Domaine Joly de Lotbinière. En plus, elle présentera en ces lieux une exposition solo tout l’été.

Son cheminement

Dans ses créations, l’oie reste encore bien présente. Mais Hélène Charland a voulu explorer et n’hésite pas à faire naître sur son papier d’autres oiseaux. C’est ainsi que se sont invités les flamants roses et même les autruches. Cela en plus des outardes et des jaseurs. Elle se laisse même aller, parfois, à revenir aux fleurs, le temps d’une ou deux toiles pour se rendre compte qu’elle a beaucoup plus de plaisir avec les oiseaux…

Elle ose les couleurs et les fonds abstraits qui accueillent ensuite des oiseaux figuratifs. Ainsi, Hélène se retrouve avec le meilleur des deux mondes. «J’explore du plus sage au plus farfelu», indique-t-elle.

Ses oiseaux se retrouvent même sur des foulards de soie maintenant puisqu’elle a accepté de fournir des œuvres pour une collègue qui les transpose sur foulards. En plus, on le sait, Hélène est maniaque de cet accessoire vestimentaire. «Être artiste, c’est une entreprise. Il faut trouver des choses pour se démarquer. Il faut aussi être partout et de différentes manières», souligne-t-elle.

L’aquarelliste demeure aussi bien active dans la région. Elle continue d’être du comité organisateur de l’Accueil des grands peintres de Chesterville et aussi de Victoriaville et ses oies. «Il est important de s’engager pour que ça bouge», croit-elle.

Mais ces jours-ci, elle est bien, installée dans sa maison, à créer. «Je suis casanière. Je sors seulement lorsqu’il le faut», dit-elle. Dans un monde idéal, elle aimerait bien pouvoir recevoir les gens chez elle afin qu’ils puissent découvrir ses créations, mais est consciente que, pour le marketing et pour vendre ses œuvres, il lui faut sortir et être vue. L’artiste réussit donc à être cartésienne pour la vente de ses œuvres et plus «débridée» pour sa création.

«C’est une belle année qui commence pour moi. Je vais participer à de beaux symposiums. J’espère que ce mouvement positif dans lequel je suis va se poursuivre encore. Que le feu et la passion continuent de m’habiter longtemps», souhaite-t-elle.