«La justice n’est pas que pour l’accusé…»

VICTORIAVILLE. Du premier ministre canadien, Stephen Harper, le sénateur Pierre-Hugues Boisvenu soutient que l’histoire devra retenir qu’il a été le plus influent porte-parole politique des victimes d’actes criminels. «Vous avez écouté les victimes et entendu leurs témoignages et c’est ce qui les incite à sortir de leur silence», a dit le sénateur qu’on a d’abord connu comme fondateur de l’Association des familles de personnes assassinées ou disparues.

Le sénateur a accompagné le premier ministre au centre des congrès de Victoriaville une partie de la journée jeudi, alors que ce dernier a annoncé des modifications prochaines à la Loi sur le système correctionnel.

Désormais, a expliqué, M. Harper, les criminels devront assumer toute la responsabilité de leurs actes. Les récidivistes ne pourront plus purger le dernier tiers de leur peine dans la communauté. «Ces criminels ne seront plus relâchés automatiquement.»

Stephen Harper a rappelé que son gouvernement avait adopté plusieurs mesures pour assurer la sécurité des communautés, des familles et des enfants, dont l’adoption d’une Charte des victimes.

«Nous avons travaillé avec des victimes d’actes criminels ignorées, oubliées par notre système judiciaire», a-t-il dit.

M. Harper sortait tout juste d’une table ronde à laquelle il avait convié des victimes d’actes criminels pour traiter des modifications qu’il souhaite apporter au Code criminel en vue de resserrer le filet autour des prédateurs d’enfants.

Le sénateur Boisvenu, ainsi que les ministres fédéraux Denis Lebel et Steven Blaney participaient à cette rencontre privée.

Dans la salle bondée du centre des congrès de Victoriaville, le premier ministre a déclaré que «la justice n’est pas seulement pour l’accusé, mais aussi pour la victime». Il a poursuivi en disant que les victimes, affligées de blessures qui ne guérissent jamais, ont droit à plus de respect et de compassion.

Selon le chef du gouvernement conservateur, cette nouvelle mesure à l’égard des criminels dangereux rejoint des valeurs profondément ancrées dans la population québécoise, «mais ce n’est pas ce que les médias vous disent», a soutenu M. Harper.

Le retrait de la libération d’office pour un criminel récidiviste était demandé depuis longtemps par l’Association des familles de personnes assassinées ou disparues, a noté le sénateur Boisvenu.

Il a souligné que lors de sa première rencontre avec Stephen Harper il y a dix ans, il lui avait adressé douze demandes. «Vous êtes passé de l’engagement à la réalisation», a-t-il dit à l’endroit du premier ministre, qualifiant son discours de «senti et de sensible».

Ont assisté aux allocutions du premier ministre, des ministres Blaney et Lebel et du maire de Victoriaville Alain Rayes, des victimes d’actes criminels, des maires de la MRC d’Arthabaska, des acteurs économiques et des militants conservateurs, dont deux candidats défaits lors des deux derniers scrutins dans Richmond-Arthabaska, Éric Lefebvre et Jean-Philippe Bachand.

Il n’y a pas que le sénateur Boisvenu qui ait été élogieux à l’égard de Stephen Harper. Le maire de Victoriaville attribue au gouvernement conservateur le fait que Victoriaville soit en excellente santé, évoquant les subventions fédérales pour la salle de spectacles et pour l’usine de traitement des eaux usées de même que le support aux entreprises.

Que Stephen Harper vienne à Victoriaville pour une annonce concernant les criminels dangereux était considéré comme un «privilège» pour le maire de Victoriaville. Et une nouvelle invitation à se joindre à la formation politique, ce qui s’est finalement confirmé, M. Rayes admettant qu’il réfléchissait à cette éventualité.