«J’aime mon Cégep», disent, gelés, une centaine de manifestants

. Une centaine de personnes, des collégiens, des membres du personnel du cégep de Victoriaville ainsi que d’autres militants syndicaux ont bravé le froid pour dire «J’aime mon Cégep» et manifester leur opposition aux coupes du gouvernement libéral dans le réseau collégial.

La manifestation a duré moins d’une heure devant le collège, organisée, mercredi midi, par l’Association générale des étudiantes et étudiants du Cégep de Victoriaville (AGEECV), elle-même répondant à l’appel à la mobilisation de la Fédération étudiante collégiale du Québec (FECQ).

Tant en entrevue que devant les manifestants, le président de l’AGEECV, Vincent Boisclair a soutenu que le piquetage symbolique visait à dénoncer les coupes particulièrement dans le réseau collégial. Le Cégep, c’est plus qu’une bâtisse où l’on donne des cours, a-t-il dit, c’est un milieu de vie et d’épanouissement, un lieu de formation pour les citoyens de demain.

Il avait invité tous ceux qui le désiraient à participer à l’activité, parce que les coupes dans l’éducation affectent toute la communauté, a-t-il précisé.

Toutes deux présentes à la manifestation, Silvie Lemelin et Nancie Lafond, respectivement présidente du Syndicat des enseignantes et enseignants du cégep de Victoriaville et présidente du Syndicat de l’enseignement des Bois-Francs ont dit que, plus encore, un cégep était souvent, en région, un moteur économique. «Il est important de les soutenir», a dit Mme Lafond. «On forme de la main-d’œuvre, des citoyens engagés dans le développement, qui dépenseront dans nos commerces», a renchéri Mme Lemelin.

Au cégep de Victoriaville, on l’a répété, la plus récente coupe de 535 000 $ a plutôt été bien gérée, comme l’a admis Vincent Boisclair. Mais il faut être solidaire des autres cégeps, a-t-il ajouté. «Avec des coupes de 120 millions en 4 ans dans le réseau collégial, plusieurs cégeps ont atteint un point de rupture», s’inquiète Alexis Tremblay (FECQ), parlant d’une «régression tranquille». Il a reproché au gouvernement du Québec de ne pas avoir de vision, disant du premier ministre Couillard qu’il était très petit et du ministre Bolduc qu’il improvisait.

Le président de la Fédération a donné rendez-vous aux manifestants d’ici à une grande journée de «grève sociale» et de perturbations le 1er mai prochain, à l’occasion de la fête des Travailleurs.

Si le premier ministre ne veut plus entendre le mot «austérité», on l’a brandi sur des affiches et fait rimer avec solidarité, «investissez sinon ça va péter», a-t-on entendu lors de la manifestation ponctuée par les sons de tam-tam.

Et c’est directement à M. Couillard que Claude Côté du Syndicat des enseignantes et enseignants du cégep de Victoriaville a demandé s’il pensait que c’était en affaiblissant le réseau collégial qu’il préparait un meilleur avenir pour le Québec. Le trésorier du Syndicat a dit qu’en appauvrissant le cégep de Victoriaville, le gouvernement affaiblissait le seul établissement d’enseignement supérieur dans les Bois-Francs.

Trois autres porte-parole syndicaux ont pris la parole, Lorraine Ouellette représentant les professionnels non enseignants du Cégep, Michel Bélanger représentant le personnel de soutien et Renée Levasseur, vice-présidente de la CSN pour la Mauricie et le Centre-du-Québec. Cette dernière en a appelé à la solidarité parce que les mesures du gouvernement libéral affectent beaucoup de services à la population.