Pour le suicide assisté à l’unanimité

Vingt-et-un ans après la mort de Sue Rodriguez, qui s’est tant battue pour que le suicide assisté soit permis, les neuf juges de la Cour suprême du Canada ont invalidé son interdiction vendredi.

La Cour a donc choisi d’y aller avec la tendance mondiale actuelle et celle soufflant au Canada depuis des années, soit que les gens devraient avoir le droit de mourir avec dignité comme ils le veulent, assistés d’un médecin.

«La prohibition prive les personnes se trouvant dans cette situation du droit de prendre des décisions relatives à leur intégrité corporelle et aux soins médicaux et elle empiète ainsi sur leur liberté. Et en leur laissant subir des souffrances intolérables, elle empiète sur la sécurité de leur personne», fait valoir la Cour suprême.

Elle ajoute que «le portrait législatif en matière d’aide médicale a changé» et qu’il était contraire à la Charte et donc inconstitutionnel d’avoir une prohibition totale de l’aide médicale à mourir.

Ces articles du Code criminel sont invalides seulement pour les adultes en état de consentir à mettre fin à leur vie et qui sont affectés par des problèmes de santé graves et irrémédiables leur causant des douleurs physiques ou psychologiques intolérables.

La Cour suprême a suspendu la déclaration d’invalidité des articles du Code criminel pour un an, histoire de laisser du temps au gouvernement fédéral de réécrire sa loi en respectant les paramètres décrétés par la Cour.

En attendant, le suicide assisté avec l’aide d’un médecin demeure illégal et les autres types d’aide à mourir (avec l’aide d’un proche) sont toujours des infractions criminelles.