Les Nordiques premiers dans le cœur de Stéphane Fiset

VICTORIAVILLE. À titre de capitaine du Graal du Collège Clarétain, qui affrontera les Anciens Canadiens le 22 mars prochain, Stéphane Fiset s’est amusé, mercredi matin, en conférence de presse, à inviter la population à venir encourager sa formation. «Mais pas trop celle des Anciens Canadiens! Tout le monde sait à quel point je les déteste… Ça me fera un plaisir de les battre», a-t-il blagué.

Il faut dire que Fiset, même s’il a terminé sa carrière dans la Ligue nationale de hockey dans l’uniforme du Tricolore, est un inconditionnel des Nordiques de Québec. Il a joué dans la Vieille Capitale durant six ans avant le déménagement de l’équipe au Colorado.

Il a ensuite été échangé aux Kings de Los Angeles, où il a défendu la cage de la formation californienne durant cinq saisons. Enfin, il a finalement été troqué au Canadien alors qu’il ne restait que quelques semaines avant les éliminatoires. Il a pris sa retraite après cette campagne.

«Je fais souvent des blagues avec les Canadiens. Il reste qu’ils nous ont très bien traités, ma famille et moi. Je suis content de l’avoir vécu», a-t-il partagé.

Pour Stéphane Fiset, toutefois, son cœur balancera toujours en faveur des Nordiques. Il a vécu la grande rivalité entre les deux équipes du Québec à l’époque. «Et les gens ne réalisent pas à quel point cette rivalité était forte. Si nous avions un match contre le Canadien le samedi, les journalistes commençaient déjà à en parler le lundi, et ce, même si nous avions un autre match à disputer durant la semaine. Sur la glace, il n’y avait aucun doute que ces matchs étaient spéciaux pour les joueurs. On sentait clairement la rivalité. Personnellement, je n’avais besoin de personne pour me motiver chaque fois qu’on jouait contre eux», partage-t-il.

La rivalité Canadien-Nordiques demeure à ce jour l’une des plus fortes que la Ligue nationale de hockey ait connues. «Elle a grossi au fil du temps en raison d’un ensemble de facteurs. Des événements comme le but d’Alain Côté l’ont alimentés», a-t-il poursuivi.

Fiset ne cache donc pas qu’il n’avait pas vu venir la transaction qui l’a fait passer au Canadien en 2002. Il avait été acquis pour seconder José Théodore, Jeff Hackett étant sur la touche. Le Victoriavillois d’adoption n’a finalement disputé que trois rencontres dans l’uniforme bleu-blanc-rouge, séries incluses. Il a été plus facile pour lui de joindre les rangs de l’ennemi juré considérant que les Nordiques n’existaient plus. Il conservera à jamais le souvenir de cette rivalité mythique. «C’était quelque chose. Celle entre l’Avalanche et les Red Wings était aussi spéciale. Avec les Kings, notre plus grand rival était les Ducks. C’était une guerre territoriale. On voulait arracher le plus grand notre de fans en Californie», a-t-il partagé.

À l’époque où Stéphane Fiset défendait les couleurs des Nordiques, les guerres de mots dans les journaux étaient beaucoup plus fréquentes comparativement à aujourd’hui. Les joueurs ne se gênaient pas pour se lancer des pointes par l’entremise des médias. Ça alimentait la rivalité. De nos jours, ils font généralement preuve de beaucoup de plus de réserve. «Les joueurs sont davantage dirigés concernant ce qu’ils disent. De nos jours, avec les médias sociaux, la moindre petite déclaration est reprise. L’information voyage beaucoup plus vite. Ça fait le tour très rapidement. L’affaire grossit démesurément», a-t-il expliqué. Même si son cœur balance en faveur des Nordiques, Stéphane Fiset reconnait que le Canadien de Montréal est une organisation spéciale. En séries, particulièrement, l’engouement pour l’équipe est inégalé. «Je l’ai vécu durant les séries de 1993. C’était formidable de jouer un match à Montréal», a partagé l’agent de joueurs. Lorsqu’il enfile ses patins, Stéphane Fiset évolue désormais en défensive, des problèmes de genoux l’empêchant d’occuper le poste de gardien de but. «Et je suis davantage tourné vers l’attaque!», conclut-il à la blague.