Le Terminus passe aux mains de Valérie Lapointe

VICTORIAVILLE. C’est une jeune femme d’affaires de 35 ans, Valérie Lapointe, qui a acquis le Terminus de Victoriaville des mains de Melvin Reynolds qui l’exploitait depuis 37 ans.

«C’est pas rien!», s’est exclamé le maire Alain Rayes à l’endroit de M. Reynolds dont il a salué le travail de «converti», s’étant débattu pour conserver des services de transport interurbain à Victoriaville.

Originaire de Victoriaville, maman de trois enfants, Mme Lapointe exploite une autre entreprise, InfiniEau, celle-là oeuvrant dans le secteur de la plomberie et du chauffage.

Et c’est justement par cette entreprise qu’elle en connaît un bout sur la livraison de colis, elle qui fréquente le Terminus, fournissant quelque 70 clients à travers le Québec.

Melvin Reynolds cherchait à vendre son entreprise depuis près de trois ans. Les négociations avec la jeune femme ont commencé en octobre et se sont conclues devant le notaire le 23 janvier dernier.

Depuis, Mme Lapointe passe presque tout son temps au Terminus où elle apprend le fonctionnement de l’entreprise en compagnie de M. Reynolds, de la conjointe et du fils de celui-ci, Jocelyne Roy et William Reynolds. «Le Terminus, c’est eux et moi qui s’ajoute», dit la nouvelle propriétaire, misant aussi sur l’employé François Belhumeur.

La jeune femme nourrit déjà des projets de modernisation, en commençant par doter l’entreprise d’un site Internet et d’une adresse électronique (info@terminusvictoriaville.ca). Elle veut d’ailleurs accueillir suggestions et commentaires sur les services du Terminus.

Elle ne compte pas agrandir l’édifice, plutôt le réaménager et lui ajouter, éventuellement, un dépanneur, le Terminus étant situé à proximité de nouveaux quartiers résidentiels.

Elle acquiert l’entreprise au moment même où, depuis le 18 janvier, Orléans Express a réduit ses services, abolissant une des trois liaisons quotidiennes entre Victoriaville et Montréal, ainsi que le lien Victoriaville-Thetford.

Mme Lapointe ne paraît pas manifester d’inquiétude à ce sujet, d’un transport par autobus, les gens auront toujours besoin, croit-elle. Les passagers représentent désormais un quart du chiffre d’affaires de l’entreprise, la livraison de colis en occupant les trois quarts, soutient M. Reynolds. «Cela a déjà été moitié, moitié», renchérit Mme Roy.

Le point de presse s’est déroulé en présence de plusieurs acteurs du monde du transport, de Taxi Vétéran qui fait rouler le TaxiBus de Victoriaville, de Municar, de Transport collectif de l’Érable, de RouliBus, même de la compagnie de chauffeurs de Lionel Fréchette, également maire et président de la Conférence régionale des élus.

Le maire de Victoriaville a dit que le transport collectif était devenu un enjeu et qu’il pouvait comprendre qu’il ne soit pas rentable pour une entreprise comme Orléans Express d’offrir un service de transport à toutes les municipalités. Il y aura des projets à créer pour favoriser le transport inter-MRC, a-t-il souligné.

Un Terminus à Victoriaville, «ça en prend un», a toujours maintenu M. Reynolds. L’homme de 67 ans a rappelé qu’en 37 ans, il avait fait voyager son Terminus, une institution victoriavilloise dont il a été le quatrième propriétaire. Il s’est trouvé rue Carignan pendant 22 ans, au Carrefour des Bois-Francs pendant 11 ans et depuis près de 5 ans au 1215, rue Notre-Dame Est.

Pour le moment, Mme Lapointe n’a acquis que l’entreprise du Terminus de Victoriaville ainsi que la gare d’autocars et pas la maison de chambres qui la jouxte au 1225 Notre-Dame Est et qu’exploite toujours la famille de M. Reynolds.

De la nouvelle propriétaire, M. Reynolds confie qu’«elle veut» et qu’«elle est au public». Elle a même travaillé durant douze ans comme préposée aux bénéficiaires.

Et il voudra que l’histoire retienne que l’annonce de la vente de son entreprise s’est faite un 3, un chiffre marquant pour lui.