Légataire de son assurance-vie? Un groupe communautaire

VICTORIAVILLE. Ayant déjà ouvert des fonds de dotation sous les auspices de la Fondation communautaire du Saint-Maurice, trois regroupements communautaires de la Mauricie et du Centre-du-Québec viennent de se doter d’un autre moyen de financement, l’assurance-vie.

Ainsi, des organismes comme Action Handicap Autonomie des Bois-Francs de Victoriaville par exemple, pourront offrir une assurance-vie à ceux qui souhaitent en faire bénéficier un jour l’association.

«Il n’est pas toujours possible de faire un don de son vivant», a expliqué la directrice générale de l’organisme, Marylène Morin.

Lorsqu’on lui a présenté le projet, elle a réagi en s’exclamant «encore une gogosse à vendre!» pour, ensuite, en apprécier la pertinence. «L’État ne pourra pas toujours subvenir à tous les besoins… et je ne suis pas pressée de partir», a-t-elle dit, toujours assise dans son fauteuil roulant.

Yves Blanchette, du Regroupement des organismes de base en santé mentale Mauricie et Centre-du-Québec explique que ce programme «Assurer l’avenir» constitue une expérience pilote menée avec la mutuelle d’assurance l’Union-Vie. Y contribue, financièrement, le ministère de l’Emploi et de la Solidarité sociale.

Grâce à la subvention et au crédit d’impôt, une assurance de 1000 $ coûtera par exemple 101,93 $ (au lieu de 302 $) à un donateur de 19 ans, a précisé Luc Pellerin, actuaire à L’Union-Vie. Le programme a ceci de particulier qu’il propose une prime unique, ce qui ne serait plus offert sur le marché.

Avec les subventions allouées, Yves Blanchette estime à 450 000 $ le total de ce que les organismes pourraient amasser d’ici la fin de l’année.

Pour l’instant, seuls les organismes membres du Regroupement des organismes de personnes handicapées de la Mauricie, du Regroupement des organismes de personnes handicapées du Centre-du-Québec et du Regroupement des organismes de base en santé mentale Mauricie et Centre-du-Québec participent au programme Assurer l’avenir.

M. Blanchette a rappelé qu’une soixantaine d’organismes avaient confié à la Fondation communautaire du Saint-Maurice le soin de gérer leurs fonds de dotation. «On est en train de se créer un REER communautaire», a-t-il dit.

Jusqu’à maintenant, ce créneau des fonds de dotation d’où on ne dépense que les intérêts n’était exploité que par les établissements de santé, a dit M. Blanchette.

Par ces nouveaux moyens, les groupes communautaires veulent diversifier leurs sources de financement. Du Secrétariat à l’action communautaire autonome et aux initiatives sociales (SACAIS), Tonatiuh Garcia a parlé de cette expérience comme d’une «aventure philanthropique» qui permettrait d’assurer la pérennité des ressources. «Merci d’assurer l’avenir!», a-t-il dit.

Du côté des organismes communautaires, on souhaite justement que le gouvernement permette à l’ensemble des organismes communautaires de se doter de ce levier de financement. Qu’il en fasse un programme permanent, comme celui de Mécénat Placements Culture Québec.