La marque d’Alain Rayes, la marque de Victoriaville

VICTORIAVILLE. Les quelque 420 convives à l’annuel Souper du maire n’ont pas eu droit à beaucoup de primeurs. Ils ont toutefois pu s’imprégner de la volonté du maire Alain Rayes que Victoriaville et les Victoriavillois établissent leurs marques, comme citoyens, comme organisations, comme entrepreneurs. Il souhaite que la Ville affiche sa «santé urbaine», un nouveau slogan visant à la distinguer, la «santé» étant entendue dans son sens large. «Une ville où on montre que la santé n’est pas une utopie, mais un mode de vie.»

Pour cette sixième conférence annuelle à laquelle il avait invité le ministre fédéral Denis Lebel, le maire Alain Rayes a dressé la table pour 2015 après avoir passé en revue les faits saillants de 2014, une année de grand cru, a-t-il dit.

Il a agité quatre «drapeaux jaunes» pour l’année qui vient, annonçant une zone de «turbulences» à la suite des décisions que le gouvernement provincial a prises au cours des derniers mois.

Jamais, un gouvernement n’a pris autant de décisions affectant les municipalités, a souligné le maire. Et il a parlé de la disparition de la Conférence régionale des élus et du Centre local de développement, des changements aux régimes de retraite, au pacte fiscal, dans le système de santé (création des CISSS) et dans les commissions scolaires.

Il y a une «tension», a-t-il dit, entre le gouvernement et les municipalités. Évoquant la disparition du CLD et de la CRÉ, le maire a dit qu’il faudra être créatif et faire autrement pour continuer de soutenir et d’accompagner les entreprises, les emplois et la qualité de vie étant ce qui attire et retient les gens.

À quelques reprises, il a fait allusion au ministre de la Santé, Gaétan Barrette… avec qui il ne souperait pas ces temps-ci. «On va laisser la poussière retomber», a dit M. Rayes, après la conférence. Le maire attend toujours un appel du premier ministre désireux de lui présenter le bien-fondé de créer un Centre intégré de santé et de services sociaux au Centre-du-Québec, ce que refuse catégoriquement le ministre Barrette.

Des drapeaux jaunes

D’autres drapeaux «jaunes» se lèvent à l’horizon aux yeux du maire Rayes.

Il a parlé de tous ces changements à la trame commerciale, dressant une liste non exhaustive des fermetures… et des ouvertures, donnant l’exemple du Marché Végétarien afin de montrer que les commerçants locaux se tiraient mieux d’affaire que les grandes chaînes.

Il y a aussi un drapeau jaune du côté de la construction, alors que le nombre de permis pour de la construction résidentielle est en train de céder le pas à la rénovation.

L’autre défi à relever concerne le recrutement de la main-d’œuvre qualifiée. Il a, entre autres, évoqué l’importance de miser sur l’immigration.

À ce sujet, il s’est permis un aparté sur la chaude actualité où, dans les blogues et les médias sociaux, déplore-t-il, on mêle tout «charte, laïcité, immigration, terrorisme». S’il avait fallu, a-t-il raconté, qu’on applique les mesures préconisées par certains, jamais lui, ses parents, toute sa famille n’auraient pu vivre «dans ce beau pays». Il a brièvement raconté l’histoire de son grand-père (décédé il y a quelques jours) qui, il y a 47 ans, fuyait l’Égypte et la guerre, pour installer son épouse et ses sept filles au Canada. Alain Rayes se désole du piteux état de la réflexion sur toutes ces questions. «Élevons notre intelligence», a-t-il dit.

Là-dessus et pour donner le ton à sa conférence, il avait fait monter sur la scène des «ambassadeurs» du message qu’il veut porter, Marilène St-Cyr et son conjoint Tarek Henoud. Avec leurs trois enfants, ils ont choisi de vivre à Victoriaville plutôt qu’à Rome ou Dubaï, les deux formés en administration des affaires et travaillant pour Desjardins. Ils ont décrit Victoriaville comme étant une ville humaine et chaleureuse.

Une vaste consultation

On en saura davantage lundi, mais le maire a parlé d’une vaste consultation qui sera menée durant l’année 2015 afin de revitaliser le centre-ville, les travaux devant commencer en 2016. Grosse opération pour laquelle la Ville dispose déjà d’une enveloppe de 4 millions $, puisque le maire s’attend à ce que le centre-ville de Victoriaville soit équivalent à la Grande-Allée à Québec et au quartier des spectacles de Montréal.

Le maire a également indiqué que la Ville reverrait ses façons de faire dans ses parcs industriels, annonçant un assouplissement des règlements… là encore pour les rendre plus attrayants. Il a profité de sa tribune pour se réjouir de l’installation de Forexel qui a quitté Daveluyville pour s’agrandir à Victoriaville et du déménagement de Lignum Veneer, laquelle, de la rue de L’Acadie s’est installée rue François-Bourgeois pour prendre de l’expansion.