Le mystère Macpherson dans la course aux Jutra

VICTORIAVILLE. Le long métrage documentaire réalisé par Serge Giguère, Le mystère Macpherson, est en lice pour le prochain gala Jutra.

Il figure dans la catégorie «meilleur long métrage documentaire». Il fait la lutte à Autoportrait sans moi de Danic Champoux, Bà nôi de Khoa Lê, De prisons en prisons de Steve Patry et à La marche à suivre de Jean-François Caissy. Les gagnants seront dévoilés le 15 mars lors du gala.

Le réalisateur de Saint-Norbert-d’Arthabaska a expliqué, en entrevue téléphonique, qu’il était bien heureux de cette nomination et espérait que cela ferait en sorte que son documentaire soit davantage vu. «C’est signe que même si on a tout le temps des doutes, des gens ont aimé le film», apprécie-t-il.

On se rappellera qu’il a remporté la précieuse statuette en 2007 avec À force de rêves et revient en force avec ce projet de documentaire qui lui a demandé 10 ans de travail. «Je suis le plus vieux de la gang et il y a de très bons films nommés», a-t-il indiqué.

Son film présente la quête de Martine Chartrand qui a réalisé un film d’animation sur Macpherson, ce personnage raconté dans une chanson de Félix Leclerc. Grâce au documentaire, on peut suivre tout le pèlerinage de la jeune femme dans sa découverte de cet homme qui marque son imaginaire et à qui elle s’attache au fur et à mesure que son projet progresse.

Initialement, Martine envisageait de prendre trois ans pour venir à bout de son projet, mais lui y aura finalement fallu huit ans pour le terminer. Serge Giguère l’a suivie tout ce temps et documenté le tout de près de 80 heures de vidéos qui ont finalement donné un film de 77 minutes. «Il ne s’agit pas d’un making of», souligne-t-il.

Si Le mystère Macpherson est disponible depuis quelques mois, il n’a pas encore été vu dans la région. «Avant, tous mes films étaient présentés au Ciné +, mais depuis qu’il n’y en a plus, il n’y a pas de diffusion», a-t-il expliqué.

Le seul moment où le film sera présenté à Victoriaville sera le 15 avril à la bibliothèque Charles-Édouard-Mailhot. En février et mars, Serge Giguère, parfois accompagné de Martine, proposera le film dans cinq ou six maisons de la culture. «Elle est bien généreuse de son temps et fait même des démonstrations», apprécie Serge Giguère. Et au lendemain de l’entrevue téléphonique (le 27 janvier), le film devait être vu du côté de la Maison de Félix Leclerc à Vaudreuil. Il a aussi trouvé preneur auprès d’Art Tv et il sera livré au mois d’août.

Dans ce long processus (il a parfois eu envie de lâcher), il a tenté de partager l’émotion de Martine, de faire ressentir ce qu’elle a vécu tout au long de ces années, grâce à des petits éléments. «C’est la première fois que je fais un portrait exclusif sur une femme», ajoute-t-il.

Un autre film en préparation

Malgré ses 68 ans (il n’arrête pas de dire qu’il est vieux), il a encore le cinéma dans la peau. D’ailleurs, il avoue qu’il a écrit quelque chose. Il ne veut pas trop en parler encore, attendant d’avoir le financement nécessaire. «J’étais dans la salle de montage récemment et de voir le matériel se transformer, j’aime encore ça», confie-t-il.