Alanine : la prison dans la collectivité pour un accusé

VICTORIAVILLE. Au palais de justice de Victoriaville, la juge Dominique Slater de la Cour du Québec a entériné la suggestion commune de la poursuite et de la défense en condamnant David St-Laurent à 15 mois d’emprisonnement à purger dans la collectivité.

L’accusé a plaidé  coupable à l’accusation de possession de stupéfiants en vue de trafic, une infraction remontant à octobre 2006 et pour laquelle il a comparu en 2009.

St-Laurent avait été surpris avec 14 livres de cannabis dans une valise, drogue qui devait prendre le chemin du Nouveau-Brunswick.

En présentant une suggestion commune, le procureur de la poursuite a fait valoir que l’accusé n’avait aucun antécédent judiciaire, que depuis son arrestation en 2006, il avait toujours respecté ses conditions de remise en liberté. «L’homme a réorienté sa vie et occupe un emploi stable», a précisé le représentant du ministère public qui a qualifié la suggestion «d’exceptionnelle» parce qu’une telle infraction mérite habituellement, selon lui, une peine ferme de détention.

En défense, Me Denis Lavigne a fait remarquer que l’infraction reprochée à son client constituait un événement épisodique. «Une infraction ponctuelle, survenue dans un contexte particulier alors qu’il vivait une séparation, a-t-il souligné. Il a osé s’adonner au trafic de stupéfiants avec un individu impliqué dans ce milieu. Il s’agit de sa seule fréquentation criminelle. C’est une situation exceptionnelle. Sa réhabilitation est complétée et date de plusieurs années.»

La juge Slater, en acceptant la suggestion commune, a considéré les facteurs aggravants, tels que la quantité importante de cannabis et l’appât du gain.

«Il semble que ce soit contextuel, que vous avez agi à la suite d’une rupture et de difficultés financières. Vous avez choisi la voie de la facilité. Mais je dois considérer votre réhabilitation importante, votre emploi stable (camionneur) et votre mode de vie conforme. La suggestion des parties m’apparaît raisonnable», a précisé la présidente du Tribunal, tout en indiquant qu’une peine d’emprisonnement doit s’appliquer.

«On me demande toutefois de vous faire confiance avec une peine à purger dans la communauté, étant donné les facteurs atténuants. Il s’agit d’une mesure exceptionnelle, car normalement, une peine d’emprisonnement ferme doit être imposée pour envoyer un message clair», a renchéri la juge Slater.

David Saint-Laurent devra respecter une série de conditions. Pour les huit premiers mois de sa peine, il devra demeurer à son domicile en tout temps, sauf pour le travail ou les rendez-vous médicaux.

Par la suite, il observera un couvre-feu de 23 h à 6 h. Il lui est interdit aussi de posséder des armes pour une période de 10 ans.

L’opération Alanine visait, entre 2005 et 2007, deux cellules de distribution de stupéfiants, l’une à Victoriaville et l’autre à Drummondville, des cellules contrôlées par les Devils Childs, un club relevant du chapitre montréalais des Hells Angels.