Pour ou contre la fin du financement public des écoles privées?

Le débat entourant le financement des écoles privées se poursuit. Mercredi, la Fédération autonome de l’enseignement (FAE) a dénoncé les surplus de 40 M $ que les écoles privées ont engrangés en 2012-2013, ce qu’a réfuté la Fédération des établissements d’enseignement privé (FEEP). Compte rendu des deux positions.

Pour

«C’est honteux, a fulminé le président de la FAE, Sylvain Malette. Il y a quelque chose qui est complètement déjanté dans cette logique. Et le gouvernement ne dit rien et ne fait rien.»

En étudiant les indicateurs de gestion des écoles privées pour l’année 2012-2013, la FAE a calculé que les 180 écoles privées subventionnées du Québec ont cumulé des surplus de 40 M $ en 2012-2013 et de près de 109 M $ de 2010 à 2013. Ces montants comprennent les allocations de 4090 $ données pour chaque élève, ainsi que des subventions pour l’entretien des bâtiments, le transport scolaire et des besoins spécifiques des élèves, d’après la FAE.

Pour M. Malette, la situation est injuste pour les écoles publiques puisque les écoles privées sont financées à près de 70% par le gouvernement et qu’elles ont «exclu» près de 458 élèves en 2012-2013 qui ont été repris par le réseau public. Le président de la FAE veut que le financement public des écoles privées prenne graduellement fin et qu’en attendant son abolition complète, que le gouvernement prenne des mesures pour éviter que les subventions servent à remplir leurs coffres.

Contre

Les écoles privées ne sont pas riches, a insisté le président de la FEEP,  Jean-Marc St-Jacques. «Oui, il y a des écoles qui font des surplus, mais la majorité des écoles sont en équilibre budgétaire, a-t-il dit. Un certain nombre a un léger surplus ou un déficit important.»

D’après M. St-Jacques, les indicateurs de gestion des écoles privées, que publie le gouvernement, manquent de détails. «Les surplus ne tiennent pas compte des investissements qu’on doit faire et de l’argent qu’on doit avoir pour rembourser le service de la dette et les intérêts», a-t-il dit.

L’abolition complète de leur financement public n’est pas une solution, d’après la FEEP, puisque les écoles privées permettent à Québec d’économiser près de 600M$.

À propos des élèves exclus, Jean-Marc St-Jacques a expliqué que dans la majorité des cas, des circonstances particulières (un divorce, un déménagement, les amis, etc…) poussent les jeunes à passer dans le réseau public. «Pour des résultats scolaires, c’est très rare qu’un élève soit expulsé en cours d’année, a fait savoir M. St-Jacques.