Projet de loi 10 : le CSSS maintient sa neutralité

VICTORIAVILLE. Pas plus qu’avant les fêtes, les autorités du Centre de santé et de services sociaux (CSSS) d’Arthabaska-et-de-L’Érable ne sortiront de leur «neutralité» quant au projet de loi 10 du ministre Gaétan Barrette. La réorganisation proposée vise à créer un seul Centre intégré de santé et de services sociaux (CISSS) pour la Mauricie et le Centre-du-Québec. «Ce débat sur les structures administratives appartient aux élus municipaux et au gouvernement, pas à nous, employés de l’État», dit Claude Charland, directeur général du CSSS d’Arthabaska-et-de-L’Érable.

Ainsi, l’établissement d’ici ne joindra pas sa voix au Conseil des médecins, dentistes et pharmaciens (CMDP) du CSSS de Drummond.

Son président, docteur Gilles Viens, dit qu’il est temps que la population se mobilise afin de signifier son désaccord à ce que le Centre-du-Québec ne possède pas son propre Centre intégré de santé et de services sociaux (CISSS). Il dit craindre que le «grossissement» d’une seule administration pour la Mauricie et le Centre-du-Québec entraîne une réduction des services dans les établissements d’ici.

Dans un article publié dans L’Express de Drummondville (http://www.journalexpress.ca/Actualites/2015-01-06/article-3998096/%26laquo%3BIl-est-temps-de-se-mobiliser-contre-la-reforme-Barrette%26raquo%3B/1), le député de Drummond-Bois-Francs, Sébastien Schneeberger, applaudit la sortie publique du docteur Viens et ajoute que seule la pression populaire pourra faire bouger le ministre Barrette.

«Son idée semble faite», croit Claude Charland, parlant du docteur Barrette qui, dans nos pages, juste avant les fêtes, réfutait les arguments avancés par les maires Rayes et Cusson qui militent pour réclamer un CISSS au Centre-du-Québec.

Au CSSS d’Arthabaska-et-de-L’Érable, l’équipe de direction, le conseil d’administration, même le CMDP ont convenu de ne pas se mêler de ce débat.

Certes, la réorganisation administrative proposée par le projet de loi 10 provoque de multiples questions pour lesquelles on n’a pas de réponse, admet M. Charland. Il ajoute que d’ici l’abolition du CSSS – probablement à la fin de mars – «on continue de s’affairer à ce qui est notre travail, c’est-à-dire donner des soins et des services. La grippe, l’urgence, les services à domicile et dans les résidences pour personnes âgées, c’est ce qui chaque matin donne du sens à notre travail.»

M. Charland poursuit en disant que d’ici la réorganisation administrative, «on fera tout en sorte pour garder la maison propre. On travaillera avec les outils, les budgets, les partenaires qu’on nous allouera. Et c’est la population qui devrait être gagnante».

Il répète, comme il l’avait fait il y a quelques mois, que cette réorganisation proposée par le ministre Barrette est si importante qu’elle fait perdre tous les habituels repères. «C’est un peu comme si on ne voyait plus les lignes sur l’asphalte.»

Et c’est la Loi 10, si elle est adoptée, qui répondra aux questions du «quoi et du comment» se fera l’intégration des douze établissements (huit CSSS et quatre institutions régionales) de la Mauricie-et-du-Centre-du-Québec sous la gouverne d’un seul conseil d’administration.