L’homme de fer des Tigres veut rester à Victo

VICTORIAVILLE. À 20 ans, Angelo Miceli vit ses derniers moments dans la Ligue de hockey junior majeur du Québec. Dans quelques mois à peine, son aventure au sein du circuit Courteau sera terminée.

Il aura eu, jusqu’ici, le privilège d’avoir évoluer avec la même formation. Au moment de mettre sous presse, rien n’indiquait que l’attaquant changerait d’adresse au cours de la période des échanges, malgré les rumeurs de transaction. Bruce Richardson n’a jamais caché son appréciation pour son vétéran.

Avant son départ pour les Saguenéens de Chicoutimi, Yanick Jean entretenait de sérieux pourparlers avec Marc Fortier, ancien directeur général des Sags, pour les services de Miceli. Or, le projet est tombé à l’eau pour les raisons que l’on connaît.

S’il n’en tenait qu’à lui, Miceli demeurerait dans les Bois-Francs. «J’aimerais rester avec l’équipe, même si je ne contrôle pas la situation. C’est ici que j’ai grandi. Ma pension est ma deuxième famille. Je suis bien ici. Il se passe quelque chose de spécial dans cette équipe. La chimie est incroyable. Bruce et les entraîneurs adjoints font un travail remarquable», a-t-il vanté.

Même s’il n’a jamais eu le privilège de franchir plus d’une ronde en séries et que les Tigres amorceront possiblement le tournoi printanier dans le rôle de négligés, Miceli n’hésite pas à dire qu’il souhaite demeurer avec l’équipe. Il croit d’ailleurs aux chances des siens de causer une surprise. «Notre première moitié de saison en témoigne. Personne ne prédisait un tel rendement de notre part», a-t-il enchaîné.

Miceli, un choix de troisième ronde en 2010, a beaucoup progressé depuis son arrivée avec l’équipe. D’abord reconnu pour ses aptitudes en offensive, il est parvenu, au fil des ans, à devenir plus complet. Avant la pause des fêtes, il occupait le troisième rang des meilleurs pointeurs du circuit. En 35 rencontres, il totalise 54 points. «Et c’est beaucoup grâce aux Tigres», a-t-il lancé.

Un repos attendu

La pause des fêtes arrive à point pour Miceli. L’attaquant de 20 ans traîne une blessure à la jambe depuis quelque temps. La semaine dernière, il ne devait d’ailleurs par être en uniforme face aux Voltigeurs afin de soigner cette blessure.

Les risques de l’aggraver étant minces, il a insisté auprès de son entraîneur pour jouer, et ce, malgré la douleur. En deuxième période, à la suite d’une mise en échec, il s’est effondré sur la glace. Se tordant de douleur, il a quitté la rencontre avec beaucoup de difficulté.

Au moment d’écrire ces lignes, rien ne laissait présager une absence prolongée pour l’attaquant. Malgré la douleur, sa blessure ne se serait pas aggravée.

S’il a tant insisté, c’est pour poursuivre une séquence hors du commun. Il en était à son 191e match consécutif dans l’uniforme des Tigres, un record de concession. L’ancienne marque d’équipe de 175 rencontres était détenue par Marc-André Gaudet. «C’est signe que ça fait longtemps que je suis dans la ligue», a-t-il lancé en rigolant.

Bruce Richardson, de son côté, n’a pas caché sa fierté à l’endroit de son protégé à cet égard. «Il est un vrai! Angelo est un guerrier. Il était sur une jambe, mais a insisté pour jouer. Au départ, je lui ai proposé de jouer uniquement en supériorité numérique. Il a refusé. Ses coéquipiers se nourrissent de ce genre d’attitude. C’est un bel exemple pour tous», a-t-il poursuivi.

Miceli s’est réjoui de l’arrivée de la pause des fêtes. Il pourra soigner sa jambe en plus de voir sa famille. Il compte revenir en force après la pause pour poursuivre son rêve de faire le saut chez les professionnels l’an prochain. Puisqu’il possède la double citoyenneté canadienne et italienne, il pourrait évoluer aussi bien en Amérique du Nord ou qu’en Europe sans être considéré comme étant un joueur étranger. Sur le Vieux Continent, chaque circuit possède ses règles en ce qui a trait au nombre de joueurs provenant d’un autre continent.

Contrairement à ses prédécesseurs, Bruce Richardson n’a pas cru bon de parler de la période des échanges à ses protégés pour réduire leurs inquiétudes. Au contraire, l’entraîneur croit que le fait d’en parler aurait ajouté à la pression. Ça aurait créé, ni plus ni moins, une distraction. «Je ne peux pas les empêcher d’être sur le téléphone ou d’aller sur Internet», a-t-il laissé entendre.