C’est Noël avant le temps au Musée Laurier

VICTORIAVILLE. C’était Noël avant le temps au Musée Laurier alors que le directeur conservateur, Richard Pedneault, a fait l’annonce, œuvres à l’appui, du don de 46 sculptures d’artistes originaires de la région, soit Marc-Aurèle de Foy Suzor-Coté (Arthabaska), Alfred Laliberté (Sainte-Élizabeth-de-Warwick), Louis-Philippe Hébert (Sainte-Sophie-d’Halifax) et George William Hill (Danville). Ce don a été fait à la suite du décès de Louis-Marie Gagné, collectionneur et grand ami du Musée Laurier.

Comme autant de cadeaux, c’est à l’aide d’une pige de numéros que les œuvres ont été dévoilées aux invités et à la famille de M. Gagné, présents pour l’occasion au Musée de l’Hôtel des Postes de Victoriaville.

Selon le directeur conservateur du Musée, il s’agit du plus gros don jamais fait au Musée depuis sa naissance, il y a 85 ans cette année. Un don inestimable que le directeur conservateur ne veut pas chiffrer, se contentant de l’évaluer, avec un sourire, «entre 1 $ et 1 milliard $».

Ainsi, la collection du Musée se voit enrichie de 22 bronzes, 23 plâtres et une céramique. De ce nombre, on compte des œuvres de Suzor-Coté (18 bronzes et 13 plâtres), Alfred Laliberté (deux bronzes, trois plâtres et une terre cuite), Louis-Philippe Hébert (un bronze et sept plâtres) ainsi qu’un bronze de George William Hill. «Des fils des Bois-Francs qui font partie de l’histoire du Canada. Une source de fierté artistique au même titre que Jean Béliveau l’était pour le hockey», a précisé Richard Pedneault. Il faut dire aussi que la pierre angulaire de la mission du Musée Laurier est de mettre en valeur le travail des trois artistes (Suzor-Coté, Laliberté et Hébert).

C’était très impressionnant et même émouvant de voir les 46 œuvres revenir dans la région après, pour certaines, près de 100 ans d’exil. «Des œuvres, pour la plupart, inspirées de la région», note M. Pedneault. Avec ce don, la famille Gagné vient respecter les dernières volontés de Louis-Marie qui se décrivait comme étant «occupé, perfectionniste, sûrement pas timide, mais discret». L’homme avait étudié l’histoire de l’art à l’Université Laval et, pour lui, collectionner était une véritable passion. Sa sœur Thérèse, présente pour le dévoilement, a indiqué que c’était tout un honneur de voir les pièces, amassées par son frère au fil des ans, se retrouver au Musée Laurier.

C’est en 1988 que Louis-Marie-Gagné, originaire de Thetford Mines et ayant œuvré dans le domaine de l’évaluation immobilière (fondateur d’Évaluations immobilières du Québec et un des fondateurs de la chaîne de magasins Korvette), a mis les pieds pour la première fois au Musée Laurier. «Il avait alors une sculpture enveloppée dans un sac de coton», se souvient Richard Pedneault. Rapidement, une amitié est née et les deux se sont vus souvent, partageant cette passion artistique, particulièrement pour les artistes de la région.

À voir en 2016

Les visiteurs devront patienter jusqu’en 2016 pour pouvoir venir apprécier les nouvelles acquisitions du Musée. En effet, si les 46 sculptures ont été dévoilées en grande pompe mardi (16 décembre), elles seront soigneusement entreposées dans la voûte du musée et feront leur entrée triomphale en 2016, soulignant ainsi les 20 ans de la présentation des œuvres de M. Gagné à l’Hôtel des Postes.

À ce moment, entre juin et septembre 1996, les visiteurs avaient pu apprécier plusieurs œuvres qui font aujourd’hui partie de la collection permanente du Musée Laurier. Mentionnons seulement Les époux Chapdelaine, L’essoucheur et le Le vieux pionnier (buste d’Esdras Cyr), de Suzor-Coté, D’Iberville, de Philippe Hébert, et Le creuseur d’auge, d’Alfred Laliberté.

«Ce don nous permet de conjuguer l’histoire au présent, au passé et au futur», a terminé M. Pedneault, sans manquer d’ajouter qu’il engageait une certaine responsabilité, celle de conserver ses trésors pour tous les citoyens d’aujourd’hui, mais aussi pour ceux de demain.