Le 6 décembre… pour se souvenir d’elles

VICTORIAVILLE. Au comité féministe de la Maison des femmes des Bois-Francs, on ne pouvait se permettre de laisser passer le 6 décembre sans faire quelque chose. Parce que le 6 décembre 2014 marquera le 25e anniversaire du drame de la Polytechnique où 14 femmes ont été assassinées.

Pour se souvenir d’elles et parce qu’il y a encore à faire pour lutter contre la violence à l’égard des femmes, s’organise un rassemblement extérieur dans la cour avant du cégep de Victoriaville, entre 15 h 30 et 16 h 30.

Agente de développement à la Maison des femmes, Judith Horman esquisse les grandes lignes de l’activité où hommes et femmes sont invités.

On y portera le ruban blanc, on allumera des bougies et, par une animation théâtrale, on se souviendra des quatorze victimes de Polytechnique. «Quatorze jeunes femmes ordinaires, auxquelles il serait facile de s’identifier», précise Mme Horman.

Un immense «mur» des violences aura été érigé que les participants seront invités à déconstruire. Par l’activité de commémoration de la fusillade de Polytechnique, on veut aussi montrer que la violence à l’égard des femmes prend toutes sortes de formes, poursuit l’agente de développement. Des formes invisibles et insidieuses, au travail, dans les loisirs, à la maison.

«Ça peut aller de la joke plate à l’agression sexuelle, en passant par la discrimination, l’humiliation, le contrôle de l’argent et des sorties, les claques, les morsures.»

Pourquoi se perpétue la violence à l’encontre des femmes?, demande Mme Horman. Et elle répond en disant que c’est parce qu’on garde le silence, qu’on excuse les hommes, qu’on ne croit pas les femmes et qu’on entretient des préjugés sexistes.

«Oui, dit-elle, des hommes peuvent aussi subir de la violence, mais les statistiques démontrent que ce sont majoritairement les femmes qui en sont les victimes, dans 80% des cas d’infractions commises dans un contexte conjugal», rapporte-t-elle.

L’activité du 6 décembre clôturera les 12 jours d’action pour l’élimination de la violence envers les femmes. Dans ce contexte, la Maison des femmes organisait aussi, en fin de semaine, des ateliers d’autodéfense.

À partir de 18 heures, le 6 décembre, les gens sont invités à allumer une bougie et à la placer à leur fenêtre, en signe de solidarité et d’espoir.