Assistances en baisse : pas d’inquiétude chez les Tigres

VICTORIAVILLE. Les Tigres ont longtemps fait office de parents pauvres au sein de la Ligue de hockey junior majeur du Québec. L’avenir de l’organisation victoriavilloise, considérée comme l’un des petits marchés du circuit, a souvent semblé en péril, jusqu’à l’arrivée d’Éric Bernier, président d’Armatures Bois-Francs, à la tête de l’organisation.

Dès lors, l’homme d’affaires s’est activé à assurer la pérennité des Tigres dans les Bois-Francs. Tel un mécène, il n’a pas compté les heures et l’argent investis pour permettre à l’équipe de jouer dans la cour des grands.

Au fil des ans, les Tigres ont finalement réussi à trouver leur niche au sein du circuit Courteau, devenant même une organisation modèle par sa structure d’organisme à but non lucratif. Avant de s’implanter à Sherbrooke, les dirigeants du Pheonix sont venus à Victoriaville pour voir le fonctionnement de l’organisation. Un groupe d’hommes d’affaires trifluviens, il y a quelques années, a aussi été invité dans la loge de l’ex-président des Tigres pour les mêmes raisons.

Malgré tous les efforts déployés, les félins ont cependant toujours dû travailler d’arrache-pied pour attirer les foules. S’ils ont battu de multiples records d’assistance au cours des dernières années, la tendance s’est désormais renversée. Depuis l’ouverture de la campagne, une moyenne de 2271 personnes ont assisté aux matchs locaux des félins. Excluant le populaire match en rose (2841) et l’incontournable rencontre inaugurale (2841), ce sont 2158 amateurs en moyenne par rencontre, qui ont franchi les tourniquets de l’Amphithéâtre Gilbert-Perreault.

On est loin des années records de 2011 (2549 personnes) et de 2013 (2605). Le directeur du marketing des Tigres, Yves Bonneau, refuse, cependant, de presser sur le bouton de panique. La victoire, reconnaît-il, s’avère le meilleur marketing pour une formation sportive. Les félins, bien qu’ils surprennent, en sont à la première année d’un cycle de reconstruction.

«Et tant que l’hiver n’est pas véritablement amorcé, c’est toujours comme ça. Les gens travaillent à l’extérieur de la maison. Ils profitent des derniers moments de beau temps avant la neige», a-t-il expliqué.

Et sur les 18 formations du circuit Courteau, 15 ont enregistré des baisses d’assistance comparativement à l’an dernier après leurs dix premiers matchs locaux. Seuls les Olympiques de Gatineau (+13), les Screaming Eagles du Cap-Breton (+353) et les Sea Dogs de Saint John (+215) ont enregistré une hausse.

Les Tigres, eux, accusent un retard de 56 spectateurs par rencontre comparativement à l’an dernier. «Mais on devrait être en mesure de le combler d’ici les fêtes. On ne saute évidemment pas au plafond avec nos chiffres actuels, mais on ne panique pas non plus», soutient M. Bonneau.

La majorité du budget des Tigres s’appuie, chaque année, sur les ententes corporatives. Pour renverser cette tendance, l’équipe marketing de l’organisation a procédé à une campagne d’abonnements saisonniers très agressive au cours de l’été. Un nouveau détenteur a pu se procurer un billet pour 250 $. Environ 350 personnes se sont prévalues de cette offre. On en visait entre 700 et 800.

«Les gens du marketing des autres formations nous ont beaucoup parlé de cette promotion. Ils l’ont trouvé audacieuse. Ce n’était que la première année qu’on l’offrait. On devrait obtenir de meilleurs résultats lors du renouvellement de ces abonnements au cours des deux prochaines saisons», a-t-il commenté.

Dans les bureaux administratifs des Tigres, on s’attend à ce que l’équipe soit en mesure de flirter de nouveau avec un record d’assistance dès la saison prochaine ou dans deux ans.

«Mais plusieurs facteurs influencent nos assistances. On rivalise avec de nombreuses activités, que ce soit le mont Gleason ou la Balade gourmande, entre autres. Les matchs du Canadien affectent aussi nos assistances», a-t-il conclu.

Les plus fortes baisses par match comparativement à l’an dernier

* Québec -751 *Moncton -497 * Charlottetown -464 * Shawinigan -368 … … * Drummondville -85 * Victoriaville -56

On entend souvent parler de «billets donnés» lorsqu’on assiste à un match des Tigres. D’ailleurs, plusieurs personnes sont surprises lorsqu’on annonce l’assistance lors des matchs locaux. La croyance populaire veut qu’on gonfle les chiffres afin de faire plus belle figure. Yves Bonneau, des Tigres, insiste sur le fait qu’il n’en est rien. La foule annoncée s’avère plutôt le nombre de billets qui ont quitté le guichet des Tigres, que ce soit par l’entremise d’ententes corporatives où l’achat simple de billets par un particulier.