Le paysage industriel appelé à changer en 2015

Après environ deux ans de travail, Bernard Coulombe, président directeur général de Mine Jeffrey déposait il y a quelques semaines au ministère des Ressources naturelles son plan de restauration et de réaménagement. Si tout va comme prévu, d’ici la fin de l’année 2016, le plan aura été entièrement concrétisé et le site de Mine Jeffrey sera fin prêt à être converti en parc industriel.

Afin de pouvoir dire mission accomplie, M. Coulombe a toutefois encore beaucoup de pain sur la planche. Le plan en question doit être approuvé par les différents ministères, mais aussi par la Ville d’Asbestos.

Parmi les bâtiments et infrastructures qui sont ou seront démolis, mentionnons les moulins 5 et 6, l’entrepôt de minerai secondaire et tous les systèmes de convoyeurs. Ces infrastructures étaient spécifiquement conçues pour l’industrie minière, ce qui les rend difficilement adaptable à autre chose. Les bases des moulins 5 et 6 seront toutefois conservées pour d’autres usages industriels.

Tout ce qui peut être utile sera conservé assure M. Coulombe. «On ne touchera à rien du système de canalisation ni à tout ce qui concerne l’accès à l’eau potable, l’eau de surface, le stationnement, le réseau électrique très puissant que nous possédons. Ce sont des plus-values pour certaines entreprises, pensons entre autres à certains secteurs qui exigent de grands besoins en électricité», explique-t-il. Le grand atelier mécanique, le poste d’observation, l’ancien bâtiment des bouilloires, des bureaux, le concasseur et le système de pompes seront aussi conservés.

Bernard Coulombe accorde une très grande importance à la sécurité du complexe. Ainsi, il tient à ce que tout soit sécurisé, autant en ce qui concerne la sécurité civile qu’au niveau des pentes, où la détérioration est surveillée de près. Grâce à la présence quotidienne d’un patrouilleur, l’accès au site est contrôlé.

La Ville d’Asbestos

Dans la concrétisation de son plan, M. Coulombe tient à favoriser la Ville d’Asbestos. Ainsi, une soixantaine de terrains ont été ou seront vendus à la Municipalité. «Nous devons bien sûr répondre aux exigences de la Ville, en nous assurant de la non-contamination de ces terrains et de leur sécurité», explique-t-il.

En plus de terrains, la Ville d’Asbestos se portera acquéreur de la carrière Burbank, où se trouve aussi une sablière. «Les revenus de ces ventes vont nous permettre de payer nos taxes, qui s’élèvent encore à 400 000 $ par année», ajoute M. Coulombe.

Pour Hugues Grimard, maire d’Asbestos, l’achat de terrains de Mine Jeffrey, qui s’effectuera en deux phases, représente une belle occasion de stimuler la construction. Il s’agit d’un investissement total de 325 000 $ pour la Ville d’Asbestos. «On veut s’assurer d’un développement, mais pas n’importe quoi, ni n’importe où. Il y a deux types de terrains qu’on a achetés ou qu’on va acheter. Certains sont développables, alors que d’autres sont des parcelles situées à côté de propriétés. Celles-ci seront d’ailleurs offertes aux propriétaires concernés.»

Dès le début de l’année 2015, un processus de vente publique sera mis en branle pour les autres terrains. «Les gens qui achèteront ces terrains auront un certain délai pour faire leur construction. Nous ne voulons pas que les terrains soient vendus pour rester comme ils le sont présentement», indique M. Grimard.

Le maire d’Asbestos en profite pour dire qu’à Asbestos, il y a annuellement entre 10 et 15 constructions neuves, ce qui est l’équivalent de ce qui était construit à l’époque de Magnola.

Autres ventes

En plus d’avoir vendu des terrains à la Ville d’Asbestos, Mine Jeffrey a déjà vendu deux ateliers à Démolition Anpro, des haldes de stérile minier à Biogénie, la piste d’aviation de Danville aux Entreprises JCB Hémond.

Pour ce qui est de la grande réserve de magnésium, Alliance Magnésium devrait concrétiser la construction de son usine pilote au printemps 2015. «Et j’ai un autre prospect pour ce qui est du magnésium», ajoute-t-il.

À la fin de l’année 2016, il devrait rester à Mine Jeffrey la fosse minière, une réserve de roches serpentines, la halde du Moulin 5, qui sera entièrement revégétalisée où un panneau solaire sera installé. «Le mur nord de la mine est en ardoise et il est très stable et bien exposé au soleil. Cet endroit pourrait servir à installer d’autres panneaux solaires», fait valoir M. Coulombe.

Par Nathalie Hurdle