Et si l’art redonnait vie à d’anciens sites miniers

ASBESTOS. Saviez-vous que tous les ans, depuis 2006, une véritable galerie d’art sous-marine prend forme à Thetford Mines, dans les eaux cristallines de la carrière de Flintkote, une ancienne mine d’amiante devenue une base de plongée attirant toute l’année des plongeurs de partout au Québec? Voilà une idée qui pourrait peut-être séduire des partenaires régionaux.

Le Tingwickois Fabrice Vanhoutte est à la tête de l’organisme à but non lucratif Aquart concept. Vos enfants le connaissent sans doute en tant que suppléant dans plusieurs écoles de la MRC des Sources. Et nul ne doute qu’il leur a fait part de sa passion : la plongée. En effet, M. Vanhoutte est le propriétaire fondateur de l’Académie de plongée sous-marine du Québec, une école de plongée mobile basée à Tingwick.

«Des artistes ont sollicité mon aide et mon expertise pour mettre en place une galerie sous-marine. Médium unique et différent, je trouvais que c’était une belle façon de promouvoir les arts, les activités sous-marines, et l’environnement tout en revalorisant une région minière», précise M. Vanhoutte pour expliquer la mise sur pied du fameux Festival sous-marin Aquart, évènement unique au monde.

Événement Aquart

Tous les ans, durant la seconde fin de semaine du mois d’août, quelque 800 plongeurs et leur famille s’arrêtent à la carrière de Flintkote pour découvrir les nouvelles œuvres installées dans l’eau et vivre une expérience unique.

L’œuvre immergée met en valeur l’environnement ou peut-être est-ce l’environnement qui met l’œuvre en valeur? Bref, une trentaine d’artistes différents exposent régulièrement. Pascal Lecoq, Dominique Serafini, Cathy Salisbury, David Martel, Nathalie Lasselin, Kate Kova, Steve St Pierre, Étienne St-Amant, Jean-Louis Courteau, Olivier Maranda, Jo-Ann Wilkins, etc. en font partie, pour n’en nommer que quelques-uns.

Mais comment installe-t-on une toile ou une sculpture sous les eaux pour qu’elle flotte et sans qu’elle ne se détériore vous demandez-vous?

«Nous avons développé une expertise pour protéger et exposer les œuvres en apesanteur sous l’eau. Nous utilisons des matériaux flottants. Par la suite, une équipe de plongeurs bénévoles installe les œuvres à divers paliers de profondeurs. On a vraiment l’impression que les œuvres flottent. Imaginez, vous êtes dans votre bulle, en apesanteur, l’œuvre aussi et vous pouvez évoluer autour d’elle sous tous les angles. La musique du DJ sous-marin ajoute à l’ambiance. Et la luminosité qui entre dans l’eau! C’est une expérience inoubliable!», affirme M.Vanhoutte. Il précise également que la moitié des 250 œuvres sont à seulement 5 ou 6 pieds sous la surface de l’eau, accessible à tous.

«Certaines demeurent au fond de l’eau pour les visiteurs plongeurs, le reste de l’année. Une équipe de 30 à 80 bénévoles est nécessaire pour l’installation et le déroulement d’Aquart.

Et si l’eau était assez cristalline?

M. Vanhoutte ne cache pas son intérêt à «reproduire» son événement du côté d’Asbestos.

«Le trou est là, que va-t-on faire pour lui redonner une seconde vie? Des tests de limpidité de l’eau seraient à prévoir, il va de soi que la visibilité est primordiale sous l’eau pour établir une base de plongée permanente et y ajouter un tel événement. Mais imaginez les possibilités… un musée minier sous-marin, des galeries d’art sous-marines thématiques, des sentiers permanents sous-marins d’interprétation, un lieu pour former et certifier les plongeurs, pour réintroduire une faune et une flore aquatique, etc. les possibilités sont nombreuses», constate le promoteur.

En attendant de voir si la région est prête à accueillir un tel projet, Aquart est aussi présent à La nuit Blanche de Montréal, une belle occasion de découvrir cette galerie subaquatique en piscine.

Pour informations : http://www.aquart.ca. Par Sophie Marais